On pourrait citer mille raisons de voir ce match : le retour des Bleus au Stade de France, les choix tactiques de Galthié (reléguer Fickou sur le banc et se passer de cadres), voir les petites surprises que le staff nous a préparé… Mais si on avait besoin de cinq autres bonnes raisons de suivre le match France vs. Japon samedi 9 novembre au Stade France, voici ce qu’elles seraient.
Parce qu’on aura deux Tevita Tatafu en même temps sur le terrain
Avec un peu de chance, on aura deux Tevita Tatafu en même temps sur le même terrain pendant au moins 20 minutes, si tout va bien. Tevita Tatafu, le pilier droit de Bayonne, a été titularisé pour la France. Ce sera sa première sélection (donc très attendue) et pas sûr qu’il tienne les 80 minutes. En face, Tevita Tatafu, le deuxième-ligne de l’UBB a été placé sur le banc du Japon. A moins d’un souci, il devrait rentrer à l’heure de jeu au maximum.
C’est alors que pendant quelques minutes il faudra écouter attentivement les commentaires pour savoir de quel Tevita Tatafu on parle. C’est la première fois (à notre connaissance) que deux parfaits homonymes - qui plus est cousins ! – jouent l’un contre l’autre au niveau international.
Parce que c’est le grand retour d’Antoine Dupont à XV
Depuis le temps qu’on l’attend, on va être servi. Oui le capitaine Antoine Dupont revient après une pause fraîcheur de plusieurs mois et une fin de saison à XV en dents de scie, entre obligations à sept et obligations toulousaines. Il revient auréolé d’un max de trophées – en attendant celui de Joueur de l’Année aux World Rugby Awards à la fin du mois ? – et des souvenirs pleins la tête entre Paris 2024 et Los Angeles.
La chance avec ce garçon-là, c’est que même si on n’arrête pas de vanter ses talents, il ne se prend pas la tête, sait rester simple et disponible. Un régal à côtoyer, même sur un terrain comme il l’a prouvé en quelques matchs avec le Stade Toulousain cette saison.
Parce qu’on a hâte de voir ce qu’est le cho-soku rugby du Japon
Fabien Galthié a analysé le jeu de l'équipe japonaise en conférence de presse : « Quand on décortique son jeu et ses matchs, la première des choses (qui marque) c'est la vitesse de son jeu (...) C'est une équipe qui adore porter le ballon, et qui joue beaucoup devant la défense ».
Eddie Jones a théorisé ce jeu qu’il souhaite développer : le ‘cho-soku’ rugby, soit un jeu super rapide dont il souhaite faire sa marque de fabrique, compensant le manque d’expérience de ses troupes.
Courant octobre à Yokohama, il s’épanchait sur le sujet : « Nous voulons jouer un rugby qui tienne les gens en haleine, ce que le Japon sait faire. Aucun autre pays ne peut jouer comme le Japon, mais ce style comporte des risques ; cependant, les récompenses peuvent être énormes si nous réussissons, comme nous l'avons vu lors des Coupes du monde 2015 et 2019.
« Nous voulons être la meilleure équipe de 'cho-soku' rugby du monde, en jouant plus vite que n'importe quelle autre équipe de manière à effrayer les équipes par notre vitesse. Nous pouvons actuellement le faire pendant 20 ou 30 minutes, mais d'ici la Coupe du monde 2027, nous voulons être capables de le faire pendant 80 minutes. »
Pour l'heure, les Brave Blossoms ont connu des résultats contrastés cette saison, mais ils ont démontré par moments le style que Jones souhaite imposer.
Parce que Damian Penaud va peut-être enfin battre le record d’essais de Serge Blanco
Il y a un peu plus d’un an, en pleine Coupe du Monde de Rugby 2023, Serge Blanco, recordman d’essais pour les Bleus avec 38 réalisations en 93 sélections (entre 1980 et 1991) s’écriait : « Les records sont faits pour être battus et je pense que le mien sera battu par Damian. Il a une excellente vision du jeu, il est toujours bien placé. Il peut marquer de partout, parfois il est en position d'arrière, parfois sur l'autre aile. »
Sauf que Penaud n’a pas battu le record pendant la Coupe du Monde – il en est resté à 35, battant déjà le record de Vincent Clerc. Alors on s’attendait à ce qu’il le batte pendant le Tournoi des Six Nations 2024. Encore raté ; son compteur est resté bloqué à 36 en 53 sélections (depuis 2017).
Il lui suffirait donc d’un doublé contre le Japon pour égaler le record et d’un troisième pour le doubler. Jouable ?
Parce qu’il y aura une princesse dans les tribunes du Stade de France
Ce n’est pas tous les jours qu’on voit des princesses – sauf pour les parents de petites merveilles, bien sûr. Mais samedi soir au Stade de France, il y en aura une, une vraie, en chair et en os dans les tribunes : la princesse Akiko de Mikasa.
Elle est la présidente d'honneur de la Fédération japonaise de rugby depuis 2019 et c’est à ce titre qu’elle assiste à toutes les rencontres des Brave Blossoms. Elle était déjà à Toulouse lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023 où elle avait suivi le premier match des Brave Blossoms face au Chili. Elle était même présente lors du match contre les All Blacks à Yokohama fin octobre.
Le rugby, sport d'équipe privilégié par la famille impériale japonaise, est étroitement associé au Chichibunomiya Rugby Stadium, nommé en hommage au prince Yasuhito Chichibu, fervent passionné et promoteur de ce sport au Japon. Le stade servait d’ailleurs de camp de base à l’équipe du Japon lors de la Coupe du Monde de Rugby 2019.