Pour la Nouvelle-Zélande, cette défaite prolonge une année compliquée pour l'équipe de Scott Robertson. En France, elle symbolise un nouveau cap dans l'ascension des Bleus, désormais perçus comme une puissance mondiale, avec une troisième victoire consécutive sur les All Blacks.
Médias de Nouvelle-Zélande : trop d'occasions manquées
Les commentateurs néo-zélandais ont pointé du doigt les failles des All Blacks, surtout dans la gestion de la pression. Le New Zealand Herald parle d’une occasion gâchée pour le XV national : « Après avoir construit les bases d’une victoire mémorable, l’indiscipline, les fautes de main et la dégradation progressive des rucks ont offert à la France une chance de revenir. »
Stuff a analysé l'échec des All Blacks, soulignant qu'après un début de match équilibré face aux Bleus, des erreurs de discipline et de prises de décision leur ont coûté cher. Les Néo-Zélandais ont peiné à répondre à l'intensité physique des avants français, surtout dans les dernières minutes. Richard Knowler a qualifié de « décision choquante » la pénalité contre le pilier remplaçant Ofa Tu'ungafasi pour un plaquage haut à la 72e minute.
A LIRE >>
De son côté, Liam Napier, du Herald, salue la performance du demi de mêlée Cam Roigard : « Le jour de ses 24 ans, Roigard a marqué les esprits. Tel un voleur dans la nuit parisienne, il a arraché le ballon au numéro 8 français Grégory Alldritt pour inscrire un essai. En neutralisant Antoine Dupont, considéré comme le meilleur joueur au monde, Roigard a livré une prestation exceptionnelle. »
Le Post a salué la prestation impressionnante du troisième-ligne Peter Lakai, mettant en avant son engagement physique et son potentiel à devenir un leader parmi les troisième-lignes. Selon le journal, il « incarne une lueur d’espoir pour le rugby néo-zélandais au cœur d’une défaite décevante ». L’ascension de Lakai est perçue comme un rare point positif dans une période de transition compliquée pour les All Blacks.
Médias de France : un triomphe de caractère et de résilience
En France, la victoire a été célébrée avec éclat, les commentaires louant la détermination des Bleus. Rugbyrama a qualifié ce succès d’« acte fondateur », soulignant l’avantage psychologique pris sur les équipes de l’hémisphère sud après une troisième victoire consécutive contre les All Blacks. « Ce match ? Il eut ainsi à la fois la beauté du diable et le chic d’une soirée de la Belle Époque », s’enthousiasme Marc Duzan.
L’Équipe a mis en avant le leadership d’Antoine Dupont, dont les coups de pied tactiques et les dégagements millimétrés ont dicté le tempo des Français. Le journal a également salué les performances de Louis Bielle-Biarrey, auteur de courses explosives jugées « stratosphériques ».
Le Figaro a, quant à lui, insisté sur la capacité d’adaptation des hommes de Fabien Galthié, capables de surmonter des défaillances défensives pour renverser la situation en fin de match. La victoire est décrite comme « une glorieuse page de son histoire. Un tour de force rare. Après avoir triomphé des All Blacks à l’automne 2021 puis en ouverture de la dernière Coupe du monde en France, les Bleus ont à nouveau terrassé - certes d’un rien - les 'hommes en noir'. »
L'ancien international Olivier Magne a salué la performance de Thomas Ramos : « La France possède avec Thomas Ramos un joueur, justement, d’une très grande intelligence. C’est lui qui a imprimé la stratégie collective. Sans doute a-t-il très vite compris qu’il fallait laisser passer l’orage en première période, ne pas chercher à surjouer, ne pas entrer dans le duel. Il a donné le tempo, il a joué juste. Quel joueur, franchement. »
De son côté, RugbyPass note que « la France a ce p’tit truc en plus : la polyvalence poussée à son paroxysme » grâce à ce coaching gagnant autour de la 50e minute, prophétisé dans la semaine par le sélectionneur Fabien Galthié et mis en pratique pour injecter du sang neuf notamment dans le pack.
Des enseignements pour l’avenir
Pour la Nouvelle-Zélande, cette défaite représente un double défi : regagner confiance tout en tirant les leçons nécessaires avant leur prochain grand test. En France, les médias ont présenté cette victoire comme une nouvelle preuve de la montée en puissance des Bleus, désormais perçus comme l’une des équipes les plus dominantes du monde. Cette réputation, les hommes de Fabien Galthié espèrent la consolider lors du Tournoi des Six Nations 2025 et, à plus long terme, en vue de la Coupe du Monde 2027 en Australie.
Ces trajectoires contrastées illustrent les enjeux du rugby international au plus haut niveau. Pour les All Blacks, le défi est de retrouver l’audace et la précision qui faisaient leur légende. Pour les Bleus, il s’agit de confirmer que l’équilibre des forces dans le rugby mondial a véritablement changé.
Prochains rendez-vous
La France accueillera l’Argentine à Paris vendredi soir, tandis que la Nouvelle-Zélande affrontera l’Italie à Turin samedi soir.