Il y a un point en particulier qui est ressorti du « projet de performance renforcé pour le rugby français » présenté en début de semaine par la Fédération française de rugby (FFR). C’est la consommation d’alcool sur « les lieux de performance », à savoir le centre national de rugby à Marcoussis comme les stades et les terrains où évolueront désormais les 14 équipes de France (jeunes, senior, hommes et femmes).
Ainsi donc, plus aucune bière ne sera tolérée dans les vestiaires français, quelle que soit la raison de décapsuler une canette. Ça, c’est pour l’aspect anecdotique suffisamment symbolique pour noter le vrai tournant que souhaitent prendre les instances du rugby français pour viser la performance. Désormais transformés en moines-soldats, les joueurs du XV de France n’auront plus qu’un objectif en tête : la victoire (à fêter avec un verre de l’amitié).
« C’est avec ce facteur de performance modifié, amélioré, augmenté qu’on se dirige vers cette tournée et ce cycle de trois ans qui nous amène à la Coupe du Monde », a commenté Fabien Galthié, le sélectionneur du XV de France, en ouverture du stage de préparation aux tests d’automne qui amènera la France à rencontrer successivement le Japon (9 novembre), la Nouvelle-Zélande (16 novembre) et l’Argentine (22 novembre) au Stade de France.
« Avec un tel programme, on a rendez-vous avec le merveilleux », n’hésite-t-il pas à dire, quitte à grossir le trait du plaisir de se retrouver pour jouer au rugby. Et comme dit le slogan « sans alcool, la fête est plus folle », ce doit être encore plus vrai pour le XV de France.
Lancer le cycle pour Australie 2027
« Ce que nous attendons tous pour les tests d’automne, c’est qu’on a très, très envie de jouer au rugby, de porter le maillot de l’équipe de France à Paris, au Stade de France. On a un programme qui est merveilleux et on est tourné vers ce projet. C’est notre passion. On ne pense qu’à ça. On est tourné vers ce qui est le plus beau, c’est-à-dire représenter le rugby français, porter le maillot de l’équipe de France », répète Fabien Galthié.
Dans son esprit, cette édition 2024 des Autumn Nations Series doit également être le moment de bien lancer le cycle de trois ans qui sépare l’équipe de la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie. Et dans cette optique, chaque petit détail compte. Et ce nouveau cadre de vie pourrait jouer un facteur décisif, selon le staff.
« Avant chaque compétition depuis cinq ans, je ne fais pas l’économie de l’exigence, de la réflexion et d’essayer d’anticiper au mieux tous les facteurs de performance. Il y a toujours des points d’amélioration et clairement, c’est est un. Dans la préparation, dans l’anticipation et dans la compétition », évoque le sélectionneur.
« On a regardé : sur plus de 50 matchs, on est à 79% de victoires. On pense que ce facteur peut nous amener encore un supplément pertinent de performance pour nous faire passer un cap au niveau du sportif, ce qui est notre objectif premier. »
Plusieurs cadres libérés
Autre point d’attention, la volonté d’amener du sang frais dans le groupe de 42 joueurs pour préparer les tests de novembre et donc les futures équipes de France. Parmi ceux-ci, huit ne comptent aucune sélection : le deuxième ou troisième-ligne irlando-français Joshua Brennan, le trois-quarts centre Paul Costes, le pilier droit Tevita Tatafu, le troisième-ligne Marko Gazzotti, le talonneur Maxime Lamothe et l’arrière Romain Buros. Appelés dans le groupe, le deuxième ou troisième-ligne Pierre Bochaton et l’ouvreur Léo Berdeu ont finalement dû déclarer forfait avant même le début du stage. Ils restent néanmoins sur les tablettes. Un autre jeune premier sur la scène internationale a été appelé, le pilier droit Régis Montagne.
« Dans ces 42 joueurs il y a un gros contingent de nouveaux joueurs qui nous rejoignent et tout le monde a envie de donner le meilleur de lui-même pour cette équipe et pour ce projet », indique Fabien Galthié.
Paul Costes et Tevita Tatafu sont les deux seuls joueurs ne comptant aucune sélection à n’avoir pas été renvoyés dans leurs clubs pour vivre la neuvième journée de Top 14 les 2 et 3 novembre. A l’inverse, plusieurs cadres ont été libérés parmi lesquels Jonathan Danty, Anthony Jelonch, Maxime Lucu, Yoram Moefana, Charles Ollivon, Romain et Sébastien Taofifenua.
Une manière de faire vivre la concurrence aux différents postes et de créer une émulation positive ?