Voici quelques statistiques, avec l'aimable autorisation de Sage, notre Insights Partner. Grâce à leur analyse, nous pouvons décortiquer les tactiques des équipes qui ont fait la différence dans ces résultats.
Tous les graphiques sont fournis par Opta Analyst et Stats Perform.
L'Irlande a battu l'Argentine à Dublin vendredi soir, tandis que la France a remporté une victoire palpitante contre la Nouvelle-Zélande 24 heures plus tard à Saint-Denis. Les Springboks et les Wallabies ont maintenu leur invincibilité en triomphant respectivement contre l'Angleterre et le Pays de Galles.
De leur côté, l'Italie et l'Écosse ont affronté des équipes du Rugby Europe Championship. L'Italie a effectué une remontée impressionnante contre la Géorgie, tandis que l'Écosse a dominé le Portugal à Murrayfield.
Irlande 22 - Argentine 19
Vendredi soir à l’Aviva Stadium, l’Irlande a livré une rencontre contrastée face à l’Argentine. Les locaux ont imposé leur rythme dès le coup d’envoi, prenant une avance significative pour tenter d’effacer le souvenir de leur défaite contre la Nouvelle-Zélande. Cependant, les Pumas ont réagi après la pause, réduisant l’écart à seulement trois points. Fait marquant : l’Irlande est restée muette en seconde période, une première lors d’un match à Dublin depuis 2015.
En première mi-temps, l’efficacité irlandaise a impressionné avec 22 points marqués en seulement sept incursions dans les 22 adverses. À l’inverse, en seconde période, aucune des quatre entrées dans le camp argentin n’a été convertie en points.
L’analyse des points attendus (xP) illustre ce contraste. Lors des 40 premières minutes, l’Irlande a dépassé son xP initial de 16,7, atteignant 22 points. Mais en seconde période, malgré un xP de 15,6, l’équipe n’a pas su concrétiser ses opportunités, témoignant d’une baisse notable d’efficacité.
L'Irlande et l'Argentine ont chacune réalisé plus de 200 plaquages. C'est la première fois dans l'histoire du Tier 1 (depuis qu'Opta a commencé à enregistrer ces données en 2010) que deux équipes atteignent ce seuil lors d'un même match.
L'Argentine a montré toute sa résilience et son caractère en seconde période, dominant ses adversaires 43 à 8 sur l'ensemble de ses deux matchs des Autumn Nations, un succès qui porte la signature de Felipe Contepomi.
Ecosse 59 - Portugal 21
L’Écosse a survolé le match de samedi face au Portugal, balayant l’équipe surprise de la dernière Coupe du Monde de Rugby. Dominés dans tous les secteurs, les Os Lobos ont peiné à rivaliser avec des Écossais en pleine maîtrise.
Malgré seulement six courses de moins que leurs adversaires (124 contre 130), les Portugais n’ont parcouru que 269 mètres, contre 680 pour l’Écosse, et se sont contentés de trois franchissements, loin des dix réalisés par leurs hôtes.
Darcy Graham a marqué les esprits en inscrivant son 29e essai international, égalant ainsi Duhan van der Merwe au sommet des meilleurs marqueurs d’essais de l’histoire écossaise.
Malgré la domination écossaise, les Portugais ont livré quelques prestations individuelles remarquables. Nicolas Martins s’est illustré en défense avec 20 plaquages réussis à 100 %, un véritable mur. Raffaele Storti, de son côté, a brillé en attaque en battant sept défenseurs, égalant ainsi le record du week-end détenu par l’Italien Tommaso Menoncello.
Angleterre 20 - Afrique du Sud 29
Un sentiment de déjà-vu s'est installé à l'Allianz Stadium, où l'Angleterre a subi sa cinquième défaite consécutive, abandonnant une fois de plus l'avantage dans les 25 dernières minutes.
L’Angleterre a dominé possession et occupation mais a peiné à concrétiser, inscrivant seulement 1,7 point par entrée dans les 22 mètres adverses (10 au total), contre 3,3 pour l’Afrique du Sud. Une inefficacité qui a coûté cher face à des Springboks implacables.
Joe El-Abd aura de quoi être frustré par la défense anglaise, coupable de 25 plaquages manqués, dont 15 ont directement conduit à des franchissements ou des essais, signant la pire performance défensive du week-end dans les Autumn Nations Series.
À l’inverse, la défense sud-africaine s’est montrée héroïque. Malgré 24 plaquages manqués, 75 % d’entre eux ont vu le porteur anglais stoppé avant tout franchissement ou essai, illustrant leur résilience.
Les Springboks se tournent maintenant vers Cardiff pour tenter de rester invaincus face aux nations britanniques, tandis que l’Angleterre espère se racheter à domicile face au Japon.
France 30 - Nouvelle-Zélande 29
Dans une ambiance électrique au Stade de France, la France a signé une victoire mémorable face aux All Blacks, effaçant un retard de sept points à la pause pour s’imposer dans un match marqué par une intensité exceptionnelle.
C’est la troisième victoire consécutive des Bleus contre la Nouvelle-Zélande, une performance qui confirme leur montée en puissance sur la scène internationale. À 14-3, les All Blacks avaient pourtant 84 % de chances de l’emporter selon les pronostics en direct, mais les hommes de Fabien Galthié ont renversé la vapeur avec brio.
Les Bleus ont été menés à la mi-temps pour la première fois depuis le premier match du Tournoi des Six Nations 2018. Pourtant, ils ont su renverser la situation grâce à une gestion millimétrée du jeu au pied.
Thomas Ramos s’est montré décisif, inscrivant 15 points sur le tee, bien au-delà des 12 points attendus (xGK). Avec des tirs de loin et des coups de pied en touche difficiles, il a surpassé les attentes malgré un taux de réussite moyen de 78 %, contre un impressionnant 91 % pour Damian McKenzie.
Cette victoire des Bleus marque leur plus grande remontée à la mi-temps à domicile, à Saint-Denis, depuis 1998. Elle restera gravée comme un moment fort, d’autant qu’elle met un terme aux ambitions de Grand Chelem des All Blacks dans les Autumn Nations Series.
Italie 20 - Géorgie 17
L'Italie a signé une remontée historique à Gênes, renversant un retard de 11 points à la mi-temps pour s'imposer face à la Géorgie. Ce retournement constitue la plus grande remontée de l'histoire des Azzurri en seconde période, un exploit mémorable.
Dès la reprise, les Italiens ont imposé leur rythme, étouffant la Géorgie en la privant de ballon. Alors que les Géorgiens avaient réalisé 36 courses avec ballon sur l'ensemble du match, ils n'en ont effectué que 13 en seconde mi-temps, ne battant qu'un seul défenseur. En revanche, les Azzurri ont pris le contrôle, réalisant 112 courses, battant 21 défenseurs et franchissant la ligne à deux reprises, confirmant leur domination totale en deuxième période.
Tornike Jalagonia, le troisième-ligne géorgien, a été tout simplement héroïque en défense, enregistrant 30 plaquages, un total record pour le week-end et le plus grand nombre de plaquages réalisés par un joueur dans un match des Autumn Nations Series depuis les 30 de Dalton Papali’i contre l’Irlande en 2021. Malgré ses efforts exceptionnels, il n’a pas pu empêcher l’Italie de déferler avec une attaque implacable, menant à la remontée et à la victoire des Azzurri.
Pays de Galles 20 - Australie 52
L'Australie a signé une victoire écrasante face au Pays de Galles, la plus large depuis le 42-3 de 1996 et leur plus grande victoire à Cardiff depuis la Coupe du Monde de Rugby 1991.
Les Wallabies ont été irrésistibles, avec Matt Faessler et Tom Wright chacun réalisant un triplé, un exploit rare pour l'équipe. Depuis 2018, seul Andrew Kellaway avait réussi un triplé, contre l'Argentine en 2021.
Wright a été particulièrement redoutable, parcourant 243 mètres en 12 courses avec ballon, battant cinq défenseurs, réalisant trois franchissements. Ce total représente le plus grand nombre de mètres parcourus par un joueur contre une nation du Tier 1 depuis 2018.
Malgré une supériorité numérique pendant un quart du match, les Gallois ont peiné à capitaliser, concédant 28 points pendant ces périodes. Cette défaite prolonge leur série noire, avec 11 tests perdus d'affilée, une première dans l'histoire de leur équipe.
Sous la direction de Joe Schmidt, l'Australie visera un Grand Chelem contre les équipes de l'hémisphère nord lors de son prochain match, une performance historique en perspective.
Tous les graphiques et analyses statistiques sont fournis par Opta Analyst et Stats Perform.