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L'Angleterre échoue à faire tomber les All Blacks

Beauden Barrett
La Nouvelle-Zélande a infligé une défaite serrée et douloureuse à l'Angleterre (24-22) ce samedi à Twickenham, marquant le début de sa tournée européenne.

Le match a débuté dans une atmosphère électrique quelques jours après les propos malheureux de Joe Marler sur le haka, marquée par un rituel maori impressionnant, auquel les Anglais ont répondu en avançant audacieusement jusqu'à la ligne médiane, prêts à relever le défi des All Blacks. Dès les premières minutes, le ton était donné avec de l'intensité dans les premiers échanges.

L’Angleterre a ouvert le score grâce à une pénalité réussie par le demi d’ouverture Marcus Smith depuis les 22 mètres, après une série d’attaques bien construites. Mais les All Blacks ont rapidement pris les devants avec un superbe offload de Wallace Sititi, qui a mis Mark Tele’a en position de défier le pilier Ellis Genge pour le premier essai du match. Une transformation en touche parfaitement exécutée a permis aux Néo-Zélandais de décrocher les sept premiers points.

L'Angleterre ne tardait pas à réagir en repartant à l'assaut, menée par un Immanuel Feyi-Waboso incisif qui mettait la défense néo-zélandaise sous pression. Un plaquage tardif sur Marcus Smith offrait aux Anglais une pénalité juste à l'intérieur des 22 mètres. Smith, précis, ramenait l’écart à un point.

Le nouveau dispositif défensif mis en place par Joe El-Abd, directeur sportif d’Oyonnax, se faisait sentir, avec une ligne anglaise ultra-rapide qui gênait les initiatives des All Blacks.

Au quart d'heure de jeu, le trois-quarts centre Rieko Ioane quittait le terrain après un raffut à la main, remplacé par Anton Lienert-Brown.

Après un long échange de possession, la Nouvelle-Zélande marquait un second essai dans un style caractéristique des All Blacks. Autour de la 30e minute, Cortez Ratima changeait de direction et trouvait Beauden Barrett, qui combinait avec l’arrière Will Jordan dans une croisée parfaite. Jordan s'élançait et filait dans l'en-but, illustrant la menace constante des angles de course des Néo-Zélandais. Barrett ajoutait la transformation, portant leur avance à huit points.

L'Angleterre, déterminée, repartait immédiatement à l'offensive. Un autre plaquage sans ballon offrait à Marcus Smith une occasion supplémentaire de réduire l'écart, et le maître à jouer des Harlequins ne se faisait pas prier pour passer les trois points : 9-14.

Sur le côté fermé, Chandler Cunningham-South s'illustrait en décochant un énorme plaquage sur Tupou Vaa'i, réveillant les tribunes de l'Allianz Stadium, tandis que le chant « Swing Low » résonnait.

Une nouvelle pénalité en mêlée donnait à Smith un tir au but difficile depuis 45 mètres, son plus long jusqu'ici. Avec précision, il passait la pénalité, réduisant l'écart à deux points.

En fin de première mi-temps, Smith tentait un drop, mais un coup mal ajusté ne donnait rien, scellant un premier acte passionnant : 12-14 en faveur de la Nouvelle-Zélande.

La reprise débutait par une intense lutte d'occupation, jusqu'à ce que Smith intercepte une passe néo-zélandaise sur la ligne des 22 mètres anglais. Il s'élançait en contre-attaque, filant dans le camp des All Blacks, talonné par les défenseurs. Une feinte de passe ouvrait la voie pour George Furbank, qui décalait l'inarrêtable Immanuel Feyi-Waboso. D'une course de 10 mètres, il concluait en puissance. Smith transformait l'essai, permettant à l'Angleterre de prendre les devants pour la deuxième fois de la journée : 19-14.

Éprouvés par un match intense, où vitesse et fluidité étaient au rendez-vous, les joueurs laissaient peu à peu des espaces se créer sur le terrain. Caleb Clarke, l'ailier des All Blacks, en profitait pour faire une percée impressionnante le long de la ligne de touche, recentrant ensuite vers Barrett qui filait sans opposition marquer sous les poteaux. Mais le stade fut soudain secoué de huées : un contrôle vidéo révélait un en-avant délibéré de Clarke en amont de l'action, annulant l’essai des Néo-Zélandais pour une main tendue de manière suspecte qui avait fait chuter un ballon anglais.

Sur cette faute, l’Angleterre récupérait une pénalité à 40 mètres, et Smith, impeccable, passait la pénalité pour creuser l’écart à 22-14 à 20 minutes de la fin.

Un peu plus tard, un plaquage dangereux du numéro 8 anglais Ben Earl offrait à la Nouvelle-Zélande une pénalité à 30 mètres face aux poteaux. Damian McKenzie, désormais en charge du tir, ajustait le coup pour réduire le score à cinq points, 22-17 en faveur de l'Angleterre.

Les All Blacks mettaient ensuite une pression intense sur les Anglais, qui commençaient à flancher physiquement. Tele'a, déjà auteur du premier essai, récupérait un ballon décisif et s'élançait en un-contre-un contre George Ford, qui avait remplacé Smith. Il parvenait à marquer en coin avec une audace qui marquera cette saison internationale 2024. McKenzie, d’un tir parfait depuis la touche, redonnait l’avantage aux Néo-Zélandais, 24-22, à l'aube des 10 dernières minutes.

L'Angleterre se relançait immédiatement, mais un plaquage haut d'Anton Lienert-Brown conduisait à son exclusion pour les deux dernières minutes du match, offrant à Ford l'opportunité de reprendre le score et décrocher la victoire depuis les 45 mètres. Sa tentative passait trop loin du poteau droit, mais la balle retombait sur le solide Patrick Tuipulotu, dont la seule erreur de la journée semblait être de mal négocier ce moment critique.

Une mêlée à cinq mètres donnait aux Anglais une nouvelle chance de remporter la rencontre dans les dernières secondes, mais une mêlée irrégulière et une passe imprécise mettaient les hôtes sous pression. Après plusieurs phases de jeu, Ford se replaçait dans la poche pour tenter un drop goal décisif, mais sa tentative passait à trois mètres des montants, emportant avec elle les espoirs de victoire.

Les All Blacks l'emportent 22-24 à Twickenham, mettant fin à la quête d'une victoire de l'Angleterre sur cette pelouse depuis 2012, après avoir mené 22-14. L'Angleterre se tourne désormais vers son affrontement de samedi contre l'Australie, tandis que la Nouvelle-Zélande se prépare à relever le défi redoutable de l'Irlande, numéro un mondial, vendredi prochain.