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Joshua Brennan : « Je ne me voyais pas porter le maillot de l’Irlande »

Joshua Brennan fans
Joshua Brennan, fils de Trevor et frère de Daniel, sera donc le seul de la famille irlandaise à porter le maillot du XV de France. Il est attendu pour ses débuts contre le Japon le 9 novembre.

Dans la famille Brennan, il restait donc le plus jeune à espérer voir un jour porter le maillot de l’équipe de France avec les seniors. A 22 ans – il aura 23 ans à la fin des Autumn Nations Series – Joshua Brennan est bien parti pour gagner sa première sélection pendant la fenêtre internationale de novembre et pourquoi pas contre le Japon le 9 novembre.

Comme 19 autres, le deuxième-ligne de près de deux mètres (199 cm exactement et 118 kg)) a été renvoyé du CNR de Marcoussis pour retrouver son club de Toulouse et disputer la dernière journée de Top 14 avant la trêve avant de revenir en début de semaine suivante.

Certes le pédigrée peut jouer, mais rien ne remplace la valeur du terrain. Alors oui, Joshua est fils de et frère de. Fils de Trevor Brennan d’abord, ancien international irlandais à XV qui a porté le Trèfle à 13 reprises entre 1998 et 2001.

Joshua n’a pas eu la chance de voir ce que valait son père avec le Leinster, club qu’il a quitté alors que le petit dernier avait à peine plus de six mois pour rejoindre le Stade Toulousain. C’est là que Joshua est quasiment né. Là qu’il a pris goût au rugby en allant encourager son père jusqu’en 2007. Lui-même intégrera le club quand il aura 12 ans. Toulouse, c’est aussi là où la famille s’est installée et que Trevor a ouvert plusieurs pubs irlandais sous l’appellation Brennan's Bar.

C’est logiquement là que Daniel, trois ans plus vieux que Josh, a également tâté du ballon et a commencé sa carrière. Mais très vite il a pris son indépendance pour partir à Montpellier, Brive puis Toulon où il est pilier aujourd’hui. Si Daniel a joué avec les Bleuets – champion du monde 2018 – il n’a jamais été convoqué avec le XV de France. S’il n’en restait qu’un ce serait donc celui-là : Joshua.

Une évidence de jouer pour la France

« On m’a déjà posé la question quand j’étais jeune », admet le grand gaillard, né à Dublin et élevé en France. « J’ai vécu toute ma vie en France, je suis arrivé ici très jeune. J’ai fait toutes les sélections jeunes, je ne me voyais pas porter le maillot de l’Irlande. J’ai toujours été fan de la France quand j’étais petit. »

Autant le dire, Joshua n’est pas du genre très communiquant. Plutôt avare de mots plutôt que d’action sur le terrain. D’ailleurs, ce n’est pas anodin la façon dont il parle de son capitaine en club, Antoine Dupont : « Il comprend très bien le jeu. Son point de vue sur le rugby, quand il parle ce n’est pas pour ne rien dire. Il sait ce qu’il veut. C’est un super capitaine en club. »

La phrase importante c’est : « quand il parle ce n’est pas pour ne rien dire. Il sait ce qu’il veut ». Et c’est justement ce qui pourrait définir Joshua Brennan lui-même.

La tentation de la polyvalence

Pour sa première saison en Top 14, l’entraîneur Ugo Mola ne s’est pas trompé en l’alignant sept fois sur la feuille de match au cours des huit premières journées, dont trois fois titulaire. Il a fini cette première séquence en marquant un essai, son premier, pendant la victoire contre Toulon lors de la 8e journée avant de rejoindre le XV de France.

« Il faisait de très bons matchs l’an passé, mais là il a pris une autre dimension. Il avance sur les impacts, il contre en touche, il gratte, il plaque fort : il est très complet, et joue très bien. Je suis content pour lui », estimait il y a peu le deuxième ou troisième-ligne Thibaud Flament (26 sélections).

Tellement complet qu’il pourrait jouer la polyvalence lui aussi, comme son père d’ailleurs ? « Quand on a fait passer Josh en 7, au milieu de la saison dernière, c'était aussi un petit clin d'œil à son père qui a commencé troisième-ligne aile avant de finir 4 », rappelait Jean Bouilhou, l'entraîneur des avants du Stade Toulousain.

Un fort désir de progresser

« On savait que Josh était un joueur puissant capable de courir beaucoup malgré son gabarit. Alors pourquoi ne pas l'essayer en troisième-ligne ? Passer de N.4 à N.7, en plus, c'est plus facile que l'inverse, parce que tu n'as pas la charge de la mêlée à assumer lorsque tu joues flanker. On l'a donc essayé à ce poste à La Rochelle et il s'en était très bien sorti. Ce match avait fait office de déclic. »

A Marcoussis, la question n’est pas encore posée. « J’ai pas vraiment eu de discussion », répond Joshua Brennan quand on lui pose la question. « Pour l’instant, c’est plutôt axé sur deuxième-ligne. Je me suis entraîné qu’en deuxième-ligne pour le moment. »

Néanmoins, désireux d’apprendre et de progresser, il prendra toute l’expérience qui est bonne à prendre. « Mes objectifs ? C’est de progresser tous les jours, le plus possible, apporter le plus à cette équipe. Montrer le meilleur de moi-même », dit-il dans un murmure.