France et Argentine attendent tellement de ce choc final des Autumn Nations Series ce vendredi 22 novembre 2024 au Stade de France. Pour la France, une victoire confirmera leur renaissance après une année post Coupe du Monde où le cœur n’y était pas. Mais après une victoire contre le Japon (52-12, la plus large jamais enregistrée) et un succès de prestige contre la Nouvelle-Zélande (30-29), voilà les sourires revenus sur les visages des bleus et derrière la moustache du sélectionneur Fabien Galthié. Terminer par une victoire permettrait de bien lancer le nouveau cycle allant jusqu’à la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie.
Pour l’Argentine, ce dernier match est le dernier d’une saison faste qui a vu los Pumas battre pour la première fois dans l’histoire du Rugby Championship la Nouvelle-Zélande (38-30 chez elle !), l’Australie (67-27) puis l’Afrique du Sud (29-28). Le bilan final pourrait basculer vendredi soir d’un côté comme de l’autre avec pour l’instant six victoires en 11 rencontres, depuis juillet.
Deux équipes piquées dans leur orgueil
Il y aura donc de l’électricité dans l’air entre ces deux équipes, d’autant qu’elles seront débarrassées de la pression d’un quelconque enjeu, si ce n’est de la fierté. Et la fierté, la France, en a souffert par le passé face à cette équipe prête à tout pour gâcher la fête, entre le doublé de la honte à la Coupe du Monde de Rugby 2007 (deux défaites des Bleus pour leur premier et leur dernier match) jusqu’à 2014 et la dernière fois que les Argentins ont gagné en France. Sept ans pendant lesquels les deux nations étaient au coude à coude (4 victoires pour la France, 3 pour l’Argentine).
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« Pour nous, la France reste notre rêve. Pourquoi on met autant d’énergie ? parce que c’est le respect : pour ton père, ton mentor. C’est là où on s’engage davantage. C’est une façon de montrer le respect, c’est de battre le professeur, celui qui te motive et t’inspire », confie Juan Imhoff, l’ancien ailier international des Pumas (36 ans, 43 sélections). « Avec la France, c’est un peu une relation grand frère, petit frère. Je suis venu en France, j’ai fait toute ma carrière, j’ai appris la langue, j’ai appris la culture, l’histoire. C’est là où on veut montrer qu’on est là. »
L’un des premiers à avoir ouvert la voie est leur actuel entraîneur principal, Felipe Contepomi (46 ans, 87 sélections), bourreau des Bleus au mondial 2007, qui a affronté la France plus que n’importe quelle autre équipe au monde, totalisant neuf victoires et sept défaites, infligeant cinq essais et 142 points en tout. La France ne lui en tiendra pas rigueur puisque deux clubs se partageront les faveurs du demi d’ouverture et trois-quarts centre : Toulon (2009-2011) puis le Stade Français (2011-2013). Au cours de sa carrière, il croisera même l’actuel sélectionneur des Bleus Fabien Galthié lorsque celui-ci était consultant technique auprès du staff des Pumas entre 2008 et 2010.
Les liens forts tissés par le Top 14
A la fois tellement loin et tellement proches, les deux nations sont semblables sur le front rugbystique à tel point que dix joueurs du Top 14 sont couchés sur la feuille de match d’une équipe qui a très peu changé par rapport à la défaite sur le fil contre l’Irlande. C’est le cas du pilier droit Joel Sclavi, qui pourrait se retrouver face à son partenaire de la Rochelle Reda Wardi, remplaçant en équipe de France, de l’ailier de Clermont Bautista Delguy ou encore du deuxième-ligne de l’UBB Guido Petti. Privé du centre toulousain Santiago Chocobares, blessé en septembre, les Pumas ont récupéré le troisième-ligne de Clermont Marcos Kremer (au grand damn de Christophe Urios, le coach de Celrmont !) et l’ailier bayonnais Mateo Carreras, de retour dans le groupe cette semaine et qui prennent place sur le banc.
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On ne saurait être complet sans évoquer la présence du redoutable Juan Cruz Mallia arrivé à Toulouse en janvier 2021 comme joker médical. L’arrière polyvalent (28 ans, 42 sélections) est devenu un élément incontournable du rugby international. Initialement formé à l’ouverture, il évolue désormais sur tous les postes des lignes arrière, bien qu'il soit souvent utilisé en 15 avec les Pumas. « C’est un vrai joueur de rugby, au sens large du terme, qui maîtrise pas mal de postes et qui a les qualités techniques pour pouvoir y faire face », loue Clément Poitrenaud.
Mallia s’illustre régulièrement par ses exploits décisifs, comme ses essais en phases finales de Champions Cup et de Top 14, ou encore en sélection, où il brille face à des géants comme l’Australie et l’Irlande. « Juanchi est un joueur important pour l’équipe. Je crois qu’il peut jouer à n’importe quelle position », affirme Felipe Contepomi. Antoine Dupont ajoute : « Il a des qualités rugbystiques et une science du jeu qui lui permet d'être bon dans toutes les situations », tout en lui demandant de garder des forces pour son retour à Toulouse…