Dès le premier mouvement, les Français font trembler la défense néo-zélandaise avec une attaque fulgurante, mais un en-avant de Tatafu, celui-là même qui avait lancé l’offensive, vient stopper leur progression. Durant cette action, un coup de pied de Ramos est volleyé par Bielle-Biarrey, mais sans succès. Cette première offensive laisse des traces avec les blessures de Finau et Tatafu. Le premier sort, tandis que Tatafu peut reprendre sa place pendant encore quelques instants.
Les deux équipes démarrent sur un rythme effréné, mais les erreurs techniques, notamment les turnovers, s’accumulent. En mêlée, sur la ligne médiane, les Bleus obtiennent une pénalité, et bien que la distance soit longue, Ramos choisit de tenter sa chance. À la 7e minute, il réussit à passer une pénalité de 50 mètres dans l'axe, permettant à la France de prendre l'avantage (3-0).
Les Néo-Zélandais réagissent rapidement : sur une longue passe au large, Bielle-Biarrey rate l'interception, ce qui ouvre la voie aux All Blacks qui pénètrent dans les 22 mètres français. À la 9e, après une percée de Savea, Lakai marque l’essai (3-5). Beauden Barrett transforme et permet aux All Blacks de prendre quatre points d’avance (3-7).
Les Néo-Zélandais continuent de faire la différence, notamment grâce à Caleb Clarke, qui fait des ravages dans la défense française. Après 15 minutes de jeu, les Bleus peinent à récupérer la possession, tandis que Savea enchaîne les ballons portés (déjà six ballons touchés pour 46 mètres parcourus). Dupont, de son côté, se plaint de douleurs aux côtes après une charge sans ballon.
À la 26e, après une mêlée fermée où les Bleus sont dominés, Roigard intercepte une passe de Grégory Alldritt destinée à Dupont et file à l’essai. La transformation de Beauden Barrett passe (3-14).
Les Bleus réagissent à la 32e. Après une série de pick-and-go, Dupont inverse le jeu pour trouver Buros, qui, pour sa première titularisation, marque en puissance (8-14). Ramos transforme (10-14). À la 35e, Beauden Barrett passe une pénalité facile de 20 mètres, offrant aux All Blacks une nouvelle avance de sept points (10-17).
À la 38e, Flament est sanctionné pour avoir perdu ses appuis dans un ruck, ce qui permet aux All Blacks de dégager en touche. Les Néo-Zélandais, dominants dans le combat et en mêlée fermée, sont devant à la pause.
Après une première période à 200 km/h où la France est passée par l’essoreuse, le sélectionneur Fabien Galthié remobilise ses joueurs appelant à renverser le momentum. « On est dominé sur les phases de conquête, il faut qu’on fasse jeu égal. On subit, mais on est dans le match », affirme-t-il.
Dès le début de la seconde période, les All Blacks relancent le jeu, mais les Français amorcent une contre-attaque avec une relance de Ramos après un dégagement adverse. À la 43e, Meafou fait une superbe percée et obtient une pénalité pour hors-jeu, permettant à la France d’aller en pénaltouche à 5 mètres.
À la 44e, un ballon porté dévastateur après le lancer de Mauvaka permet à Boudehent de marquer en puissance (15-17). Ramos transforme en coin et égalise à 17-17 (45e), donnant un coup de boost au Stade de France.
Le coaching intervient tôt : quatre avants (sur les cinq) sont remplacés à la 48e : Gros, Mauvaka, Meafou et Alldritt sortent à la 48e. Il ne reste sur le banc que Charles Ollivon (qui rentrera sept minutes plus tard) et les deux trois-quarts.
À la 48e, Gabin Villière réalise une défense exceptionnelle en poussant son vis-à-vis en touche après une séquence de plus de quinze temps de jeu. Les Néo-Zélandais réagissent, mais après une mauvaise transmission, Ramos récupère et déclenche un long coup de pied à ras de sol pour Bielle-Biarrey, qui file à l’essai (50e). La France prend la tête (22-17), et Ramos transforme une nouvelle fois (52e), portant l’avance à sept points (24-17).
Les Néo-Zélandais ne lâchent rien et Damien McKenzie passe une pénalité à la 54e pour réduire l’écart à 24-20. À la 57e, Roumat capte un ballon haut sur le lancer de Marchand et, après un porté, les Bleus obtiennent une pénalité sous les poteaux. Ramos la transforme (27-20).
Les All Blacks font une grosse pression à 20 minutes de la fin. Une superbe action de grattage de Charles Ollivon à deux mètres de l’en-but permet aux Bleus de se dégager. À la 61e, McKenzie passe une pénalité (27-23). À la 67e, après une faute de Fickou, McKenzie réduit encore l’écart à une longueur (27-26).
À la 72e, une pénalité importante de Ramos après un plaquage haut sur Bielle-Biarrey permet à la France de reprendre quatre points d’avance (30-26). Mais deux minutes plus tard, McKenzie répond par une nouvelle pénalité pour rapprocher les Néo-Zélandais à un point (30-29). Le suspense est à son comble, et la fin du match s’annonce irrespirable. En réalisant un match énorme en fin de rencontre, les Français ont prouvé leur force de caractère. Ils réalisent un exploit jamais réalisé depuis 30 ans.