C’est le joueur qui monte après les six premières journées de Top 14. Avec 75 points passés jusqu’à présent en cinq rencontres (il n’a pas été aligné contre La Rochelle lorsque le LOU a subi l’une de ses deux seules défaites 43-22), Léo Berdeu affiche un impressionnant taux de réussite au pied de plus de 95% face aux perches.
Pour faire simple, il n’a manqué qu’une seule transformation et n’a jamais tremblé pour passer une pénalité (100% de réussite), notamment à la 82e minute face à l’UBB le 14 septembre pour remporter la victoire sur le fil (28-26).
Et jusqu’à ce week-end, son avenir au sein du XV de France ne semblait pas couler de source.
Il pourrait remonter dans la hiérarchie des Bleus
Derrière les demis d’ouverture de référence que sont Romain Ntamack (Stade Toulousain) et Matthieu Jalibert (UBB), il n’était pas encore destiné à être numéro 2, arrivant derrière Antoine Hastoy (Stade Rochelais) et Louis Carbonel (Stade Français Paris), voire même après Thomas Ramos et Antoine Dupont (Stade Toulousain) si d’aventure on plaçait l’arrière et le demi de mêlée à l’ouverture.
Sauf que chaque week-end de Top 14 apporte son lot de surprises et d’un seul coup la côte du jeune Berdeu (26 ans) est remontée.
Avec Romain Ntamack de nouveau blessé (mollet) et absent au moins pendant trois ou quatre semaines, puis Thomas Ramos qui a subi un coup à la main (ce qui ne devrait pa
s compromettre sa participation aux tests de novembre), Berdeu pourrait remonter dans la hiérarchie.
Une seule expérience internationale
« Je vois bien Berdeu parce qu’il a été essayé il n’y a pas si longtemps et il est plutôt en forme », estimait Sébastien Chabal sur le plateau du Canal Rugby Club, arguant que « Antoine Hastoy n’est pas très performant avec La Rochelle ».
« Dans la hiérarchie des Bleus, Antoine Hastoy n’a jamais été trop considéré par le staff actuel, mais il a fait une bonne tournée en Argentine », nuançait dans la même émission l’ancien sélectionneur Marc Lièvremont.
Au niveau international, Léo Berdeu, fort de sa place dans le Top 100 des joueurs suivis
par le staff tricolore, n’a été testé qu’une seule fois, face à l’Uruguay lors de la tournée en Amérique du Sud le 10 juillet 2024 (victoire 28-43) où il a passé deux transformations et cinq pénalités (100%) dans ce match qui ne fait pas figure de test.
Repéré à Toulon, révélé à Lyon
Avec Baptiste Couilloud au LOU, il forme l’une des charnières les plus performantes du Top 14 et l’a encore montré face au Stade Français Paris dimanche 13 octobre au soir.
Du haut de son mètre 95, le gaillard originaire de Cannes (son père était arrière ou ailier) se souvient de ses premiers pas dans le rugby à Grasse avant de rejoindre le centre de formation du RC Toulon où il est repéré par Pierre Mignoni.
Léo devient champion de France Crabos en 2016 avec Toulon aux côtés de joueurs comme Louis Carbonel, William Van Bost et Antoine Zeghdar. Après ce titre, il rejoint Lyon et intègre l’équipe espoir du LOU, obtenant sa première feuille de match en 2017 lors de la 26e journée.
Pas encore d’appel de Galthié
En 2018, pour poursuivre sa progression et en manque de temps de jeu, il est prêté à Agen pendant deux ans, où il enchaîne les matchs et ses premières titularisations, accumulant de l’expérience. De retour à Lyon en 2020, il s’impose rapidement comme le numéro 10 du LOU Rugby.
Son bon début de saison, conjugué à la blessure de Ntamack, au retour de Dupont à la mêlée et des faibles performances de Hastoy vont-ils le remettre dans la course à une sélection sur les Autumn Nations Series ?
« Je n’ai pas eu d’appel pour l’équipe de France », a-t-il concédé au micro de Canal + samedi 12 octobre. « On a envie d’y être forcément. Quand tu gouttes à l’équipe de France tu as envie d’y revenir. Mais ça passe par des performances en club. Et si ça doit venir, ça viendra. Mais pour le moment je me concentre sur le club. »
Fabien Galthié annoncera sa liste dans la semaine du 21 octobre.
