Dans sa liste de 42 joueurs retenus pour les Autumn Nations Series, le sélectionneur Fabien Galthié a fait appel à huit joueurs qui n’ont pas encore vécu la moindre sélection internationale, soit un peu plus de 20% de l’effectif.
Tous sont déjà passés par Marcoussis, soit comme Bleuets, soit en tant que membres de France Développement, soit en partenaires d’entrainement des Bleus. Mais aucun n’a encore vécu une sélection internationale.
Certes faire partie du groupe élargi ne garantit pas une sélection au final. Mais ce pari sur la future génération des Bleus sera visible lors des trois rencontres prévues en novembre au Stade de France contre le Japon (9 novembre), la Nouvelle-Zélande (16 novembre) et l’Argentine (22 novembre).
Pierre Bochaton, deuxième ou troisième-ligne, 23 ans
Pierre Bochaton (1,97m ; 103 kg) est l'un des joueurs clés de l’Union Bordeaux-Bègles, club avec lequel il a prolongé jusqu’en 2028. Il a fait du foot et du judo avant de découvrir le rugby à l’âge de 10 ans.
Son ascension est spectaculaire car après six saisons sous les couleurs violettes de l'Union sportive bressane à Bourg-en-Bresse, qui évoluait alors en Nationale, il est repéré par Galthié et son staff et invité comme partenaire d'entraînement avec le XV de France à Marcoussis pour le Tournoi des Six Nations 2021.
Dans la foulée, il intègre le centre de formation de l’UBB en Top 14, soit deux divisions au-dessus, dispute son premier match avec l’équipe première pour la Champions Cup (2022) et est aligné sur 19 matchs la saison suivante. Il a déjà été titularisé cinq fois lors des sept premières journées de cette saison.
Troisième-ligne la plupart du temps, il est de plus en plus utilisé en deuxième-ligne, comme à l’époque où il jouait à Bourg-en-Bresse.
Joshua Brennan, deuxième-ligne, 22 ans
Joshua Brennan est tombé dans le rugby quand il était petit. Fils de l'international irlandais Trevor Brennan (13 sélections ; il jouait pour le Leinster) et petit frère de Daniel, également joueur de rugby (Toulon), le natif de Dublin est arrivé en Haute-Garonne quelques mois après sa naissance, lorsque son père jouait pour le Stade Toulousain.
Joshua (1,99m ; 118 kg) compte plusieurs sélections avec l'équipe de France dans toutes les sélections de jeunes (-16, -17, -18, -20), et participe à deux éditions du Six Nations avec les Bleuets (2020 où il est capitaine et 2021). Il aurait pu devenir international irlandais. Il sera sans doute international français avant, à l’occasion des tests d’automne.
Paul Costes, trois-quarts centre, 21 ans
Lui aussi est un « fils de », en l’occurrence, celui de l’ancien international français, Arnaud Costes (14 sélections entre 1994 et 2000), et a découvert le rugby quand il était tout petit.
Paul Costes (1,82m ; 85 kg) n’est jamais trop sorti de Toulouse (si ce n’est pour aller jouer à Colomiers entre 2015 et 2018 après avoir été formé au TUC), ville où il est né et où il est engagé avec le Stade Toulousain. Sacré Champion du Monde avec les Bleuets en 2023, il représente la génération qui succédera à celle de Dupont.
Tevita Tatafu, pilier droit, 22 ans
Il est le parfait homonyme du troisième-ligne de l’Union Bordeaux-Bègles (et international avec le Japon). Ses dirigeants ayant souhaité le conserver dans l’effectif de l’Aviron Bayonnais au moins jusqu’en 2026, ça évitera de perdre ceux qui ne suivent pas.
Du haut de son mètre 83 et de ses 133 kg, Tevita Tatafu laisse des traces sur le terrain et possède toutes les qualités nécessaires au rugby contemporain. Originaire d'Eua, l'une des nombreuses autres îles de l'archipel des Tonga, il est né à Nuku'alofa, la capitale de l'île de Tongatapu, la plus grande du royaume.
Il doit sa venue en France à son oncle, Toma Taufa, alors pilier droit de l'effectif professionnel de l'Aviron, qui lui demande de rejoindre le Pays basque. Tevita a 17 ans. Depuis novembre 2019, il est officiellement JIFF et peut prétendre à une sélection avec le XV de France.
Léo Berdeu, demi d’ouverture, 26 ans
Cette convocation est dans la suite logique des performances du jeune Lyonnais. L’été dernier, Léo Berdeu (1,95m ; 99 kg) a même porté la tunique bleue lors de la rencontre face à l'Uruguay, mais le match n'était pas considéré comme une sélection officielle.
Léo Berdeu affiche un impressionnant taux de réussite au pied de plus de 95% face aux perches cette saison. Originaire de Cannes (son père était arrière ou ailier) il a fait ses premiers pas dans le rugby à Grasse avant de rejoindre le centre de formation du RC Toulon où il est repéré par Pierre Mignoni avant de s’engager avec Lyon en 2020 et jusqu’en 2027.
Marko Gazzotti, troisième-ligne, 20 ans
En un an en 2023, il avait déjà une expérience incroyable : premiers matchs pros avec Grenoble, puis l’UBB, puis sacré meilleur joueur du championnat du monde des moins de 20 ans remporté par les Français.
Le Savoyard (né à Aix-les-Bains d’un père italien et d’une mère lituanienne et qui découvre le rugby à 4 ans) avait été appelé avant le match contre l'Italie lors du Tournoi 2024, mais il n'a pas été retenu ensuite.
Victime d’une entorse à la cheville au printemps dernier, Marko Gazzotti (1,92m ; 110 kg) est revenu plus fort grâce à une bonne préparation de pré-saison.
Maxime Lamothe, talonneur, 26 ans
Comme Gazzotti, Maxime Lamothe (1,84m ; 109 kg) a également été appelé en renfort lors du dernier Tournoi, mais sans jouer.
Il est l’un des derniers de la génération championne du monde 2018 à ne pas encore avoir percé sous le maillot bleu ; génération dorée de laquelle sont déjà sortis Demba Bamba, Cameron Woki, Romain Ntamack, entre autres.
Après avoir découvert le rugby à 10 ans, il est formé à l’UBB pour qui il a joué 118 matchs depuis ses débuts professionnels en 2018 (il avait 19 ans) ; il s’est engagé jusqu’en 2028.
Il n’est pas un talonneur comme les autres puisque sa mobilité et sa capacité à pratiquer un jeu d'évitement sont peu courant à son poste.
Romain Buros, ailier ou arrière, 27 ans
Il va retrouver l'équipe de France à nouveau après avoir déjà effectué les tournées en Australie en 2021 et au Japon en 2022. Cependant, à la différence de nombreux partenaires de l'UBB (avec qui il joue depuis 2018), il n'a jamais été sélectionné avec les Bleus.
Romain Buros (1,87m ; 97 kg) a toujours été soit victime de la concurrence à son poste, soit de blessures, mais cette fois, sa chance pourrait bien venir. Alors qu’il joue depuis qu’il a quatre ans (son père était dirigeant de son premier club), le Landais est devenu un titulaire indiscutable. Anomalie : il est l’un des rares trois-quarts de l’UBB à ne pas être international.
