Rarement le retour d’un joueur aura été aussi attendu. Mais Antoine Dupont n’est pas un joueur comme un autre. Qualifié d’extraterrestre par Ugo Mola, son coach au Stade Toulousain, il est considéré comme un véritable sauveur par les supporters.
Il était là lorsque Toulouse a remporté le doublé Champions Cup et Top 14 en fin de saison dernière. Deux exploits dans une saison où il devait se consacrer prioritairement au 7, ce qui l’a empêché de participer au Tournoi des Six Nations 2024.
En Top 14, il n’a disputé que 14 rencontres, dont neuf comme titulaire et n’a été utilisé « que » 865 minutes la saison dernière. Cela faisait au moins cinq ans qu’il avait joué aussi peu. Mais la majorité de ses participations a été décisive en remportant 11 victoires et en ne concédant que trois défaites.
Entré dans une autre atmosphère
Il était là aussi lorsque l’équipe de France de rugby à 7 a décroché sa première médaille d’or en 19 ans sur le circuit mondial à Los Angeles (le 3 mars). Il était là aussi lorsque France 7 a été sacré champion du monde au tournoi de Madrid (le 2 juin). Et évidemment lorsqu’elle a décroché la médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024 (le 27 juillet).
« Ce qu'il fait est génial pour le rugby. C'est un mec qui a un super état d'esprit et qui fait bouger les choses », a salué son coéquipier à l’aile ou au centre Dimitri Delibes.
« Toto fait des choses incroyables sur le terrain et ça lui permet d'être un porte-parole pour nous tous. Il a dépassé son rôle de rugbyman, il est entré dans une autre atmosphère. »
Après cette saison de fou, inutile de dire qu’il avait besoin de grandes vacances. Malgré diverses sollicitations protocolaires, marketing et médiatiques, il sera parti en tout 70 jours en vacances, soit deux mois et neuf jours.
Des cartes postales des USA
Il a certes donné de ses nouvelles, envoyant des cartes postales régulières notamment de Los Angeles où il a rencontré la star du basket LeBron James au Los Angeles Memorial Coliseum, puis l’octuple Ballon d’or Leo Messi à Miami, a pratiqué le football américain avec la franchise des Los Angeles Chargers, a joué au beach rugby avec les BeachBoks sur la plage de Santa Monica, a assisté à un match de l’équipe de base-ball des Los Angeles Dodgers, a visité le musée d’art contemporain de Los Angeles et a même tâté de l’alligator dans les Everglades.
Et tout ça, après avoir été fait Chevalier de la Légion d’honneur par le président de la République française Emmanuel Macron (avec les autres joueurs de France 7), pour services rendus à la France. Ouf !
« Mais on connaît tous Antoine, on sait qu'il va garder la tête sur les épaules et que ça ne changera rien pour lui », a affirmé le troisième ligne international Anthony Jelonch.
« Il sera le même que quand il nous a quittés avant de faire les JO. Notre regard sur lui ne change pas. Il ne veut pas non plus qu'on le prenne pour quelqu'un d'autre. »
Double défi à relever
Même s’il a passé une tête à l’entraînement du Stade Toulousain début septembre pour saluer les copains, sa vraie rentrée est ce lundi 7 octobre dans un double contexte un peu particulier.
D’une part le Stade Toulousain vient d’essuyer deux défaites de rang, ce qui est rarissime pour ce club. D’autre part le XV de France doit se relever d’une tournée en Argentine compliquée sur le plan extra-sportif.
A la fin du mois, sans énorme surprise, il est attendu au Centre National du Rugby à Marcoussis pour la première fois depuis un an. En novembre, la France a prévu trois grosses rencontres au Stade de France : contre le Japon le 10, contre la Nouvelle-Zélande le 17, puis contre l’Argentine le 23.
