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Si Alexandre Roumat met un bandeau, ce n’est pas pour ressembler à Kieran Read

Alexandre Roumat Champions Cup
Le troisième-ligne de Toulouse devrait être titulaire contre le Japon le 9 novembre au Stade de France.

Quand il était gamin, Alexandre Roumat avait deux idoles : Kieran Read et Imanol Harinordoquy. Est-ce pour imiter le géant Néo-Zélandais aux 127 sélections qu’il porte lui aussi un bandeau blanc barré de noir qui lui ceinture la tête ?

« Mon papa aussi a porté le bandeau ; c’est peut-être un signe du destin », rigole Alexandre Roumat sont le père Olivier était un international français comptant 61 sélections (1989-1999). « Au début, je jouais avec un casque. Et lors d’un match en Pro D2 à Agen, je l’ai oublié. Du coup, je voulais essayer de protéger un maximum mes oreilles et j’ai mis un bandeau. Depuis, je me sens bien avec, donc je l’ai gardé. »

Et Imanol Harinordoquy (82 sélections avec la France entre 2002 et 2012) qui avait le même bandeau, alors ? « Dans un profil de n°8 qui était sauteur, coureur et assez technique avec ses mains, très à l’aise ; c’est un joueur que j’ai suivi pendant toute mon enfance », complète Alexandre, admiratif.

Titulaire probable contre le Japon le 9 novembre

Alexandre Roumat, 27 ans, aura une pensée pour ses illustres prédécesseurs s’il a la chance d’être titularisé contre le Japon le samedi 9 novembre, comme tout le monde le pressent. Ce sera alors sa toute première titularisation, lui qui a été remplaçant sur ses quatre premières sélections lors du Tournoi des Six Nations 2024.

Ce match s’annonce finalement très compliqué car il marquera la reprise de la saison internationale pour les Français, le retour des internationaux depuis le Tournoi 2024 pour la plupart. Deux autres sélections pourraient suivre contre la Nouvelle-Zélande (16 novembre) et l’Argentine (22 novembre).

« Pour ma part, je n’ai jamais joué ces trois nations. Tous les matchs sont assez importants, assez symboliques pour moi. Il me tarde de démarrer ; j’ai hâte d’y être et de faire partie des 23 », dit-il alors qu’il ne cache pas que jouer contre la Nouvelle-Zélande serait le must.

« C’est toujours une rencontre assez spéciale. J’ai eu la chance de les jouer dans les équipes de France Jeunes. La semaine, la préparation, c’est toujours des semaines particulières ; le haka est toujours un moment assez spécial. Ce sont des rencontres que l’on rêve tous de joueur quand on est jeune. Alors, avoir l’opportunité de le faire dans un Stade de France comble, ce serait un rêve », confie-t-il.

Titulaire indiscutable au Stade Toulousain

Ce serait alors un souvenir en commun à partager avec son papa qui les a joués à cinq reprises au cours de sa carrière, totalisant deux victoires – la fameuse tournée d’été de juillet 1994 - et trois défaites.

« Pour la petite anecdote, on est toujours en train de se lancer des petits challenges », sourit Alexandre. « Quand j’ai eu ma première cape, il m’a félicité mais il m’a dit que je serais vraiment un international une fois que j’aurais joué les oranges, les verts et les noirs, en parlant des trois nations du Sud qui, pour lui, sont les trois nations phares pour un international (Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, ndlr). On en a discuté. C’est toujours des matchs ultra difficiles face à de grandes équipes. »

Passé par Biarritz (2015-2017), l’UBB (2017-2022) puis le Stade Toulousain (2022-2024), Roumat fils s’est progressivement imposé dans l’effectif des rouge et noir, jusqu’à finir la dernière saison comme titulaire indiscutable avec un doublé Champions Cup et Top 14 à la clé.

Son profil polyvalent tant vanté à Toulouse lui permet de jouer tous les postes de la troisième-ligne, du 6 au 8. Il a ainsi joué cinq ans à Bordeaux comme troisième-ligne aile et pourrait faire son entrée le 9 novembre face au Japon positionné en 7, même s’il joue souvent n°8 en ce moment.

« Ces jeunes de maintenant ne sont pas comme nous. Nous, on était cette génération de joueurs de rugby où on choisissait un poste et on ne dérogeait pas. Lui ce qu’il veut, c’est se régaler. Peu importe le poste, c’est pas son problème », raconte son père Olivier, ancien deuxième-ligne du XV de France.

« Tout ce qu’il a aujourd’hui, il est allé se le chercher le couteau entre les dents. Aujourd’hui je suis un vieux con. Quand les gens me croisent à Toulouse, ils me disent ‘vous voyez, le monsieur, c’est le papa d’Alexandre’. Aujourd’hui, je suis le père d’Alexandre alors qu’avant il était le fils d’Olivier Roumat ! Et je suis très content de ça. Mon ego n’est pas froissé, au contraire ; je suis peinard, je me régale. »

Avec la carrière qui s’annonce pour son fils, son bonheur de père ne fait que commencer…