Après une année compliquée, l'Australie aspire à renouer avec l'esprit de sa légendaire tournée du Grand Chelem de 1984. Elle s'apprête à affronter les quatre nations britanniques, débutant par l’Angleterre à Twickenham ce samedi 9 novembre, dans un match à haute intensité et aux attentes élevées. Les médias australiens analysent les espoirs des Wallabies, louent leurs étoiles montantes et spéculent sur un potentiel nouveau Grand Chelem, 40 ans après le précédent.
Baptême du feu : Les débuts de Suaalii
En Australie, l’intégration de Joseph-Aukuso Suaalii, star du rugby à XIII de 21 ans, au sein des Wallabies suscite un vif intérêt. Ce transfert coûteux polarise l’opinion, Fox Sports exprimant un optimisme prudent sur son potentiel à revitaliser l’équipe, bien que certains doutent de sa transition vers le rugby à XV.
Morgan Turinui, ancien centre des Wallabies, estime que Joe Schmidt, le sélectionneur, devrait aligner Suaalii dès le match contre l’Angleterre, citant sa puissance et sa polyvalence comme un atout face à la défense anglaise. Alors que certains jugent ce choix risqué, d'autres voient en lui l’ajout d’une dose de dynamisme à une équipe en quête de sa propre identité. The Australian souligne que ce pourrait être l'occasion idéale pour Suaalii de faire ses preuves et d’aider les Wallabies à redresser la barre.
Attention aux coups de pied et à la défense éclair de l'Angleterre
La menace anglaise est clairement présente, et les médias australiens s'interrogent sur la meilleure façon de contrer cette équipe redoutable. Paul Cully, de The Age, avertit que les Wallabies devront être extrêmement précis dans le jeu aérien, notamment face à la stratégie de coups de pied de l'Angleterre et à la rapidité de ses lignes. « Il faut travailler sur les ballons hauts et il y aura des occasions », écrit-il, soulignant qu'une erreur pourrait se transformer en un après-midi difficile pour les Australiens.
Cully ajoute que si la vitesse de la ligne anglaise est un défi, elle crée aussi des espaces, en particulier sur les extérieurs, que l'attaque des Wallabies pourrait exploiter. Bien que l'impact de Joe Schmidt sur l’équipe reste à pleinement se concrétiser, il estime que ce n’est qu'une question de temps avant que les Wallabies ne trouvent leur rythme.
Un Grand Chelem à réaliser - ou un combat difficile ?
Le souvenir du Grand Chelem des Wallabies en 1984 est omniprésent. Jonathan Drennan, du Sydney Morning Herald, souligne que si l’ambition d’un nouveau Grand Chelem est bien présente, les Wallabies devront surmonter des défis colossaux, notamment face à l’Angleterre et l’Irlande, classées respectivement cinquième et première nations au monde, alors que l’Australie occupe la neuvième place. « Quarante ans après la tournée historique de 1984, les joueurs de Schmidt ont l’opportunité d’écrire leur propre chapitre », rappelle Drennan, tout en rappelant l’importance cruciale de cette tournée.
Cependant, il n’est peut-être pas sage de comparer les Wallabies actuels à ceux de 1984, vu les attentes et les doutes qui pèsent sur l’équipe. Avec seulement quatre victoires sous le mandat de Schmidt jusqu'à présent, un Grand Chelem semble difficile, mais deux victoires sur quatre marqueraient un progrès significatif pour le rugby australien.
Le test contre l'Irlande s'annonce comme le défi ultime
Si l’Angleterre représente le premier test pour les Wallabies, l’Irlande s’annonce comme le plus grand défi. Le Sydney Morning Herald décrit le jeu au sol redoutable de l’équipe irlandaise, mettant en particulier en avant la combinaison redoutable de Caelan Doris et Josh van der Flier en troisième ligne, qui devrait poser de sérieux problèmes à l’Australie. Les médias australiens considèrent ce match comme le plus difficile de la tournée de Schmidt, qui affrontera une équipe qu’il a entraînée avec tant de succès.
Après une défaite à Dublin il y a deux ans, cette tournée offre un contexte différent : bien que Jonathan Sexton soit absent sur le terrain, sa présence dans le staff d’entraîneurs offre un avantage précieux, donnant aux Wallabies un aperçu stratégique de l’équipe irlandaise et ajoutant une dimension supplémentaire à ce qui promet d’être un affrontement captivant.
Des opportunités capitales pour reconstruire la confiance
Les Wallabies devront également affronter le Pays de Galles et l'Écosse, deux équipes aux forces et aux faiblesses bien distinctes. Le Pays de Galles, actuellement sur une mauvaise série de résultats, offre aux Australiens une chance précieuse de décrocher une victoire. Un article suggère que ce test pourrait être le moment idéal pour lancer Joseph-Aukuso Suaalii en tant que titulaire, offrant ainsi à l’Australie l’opportunité de rebondir et de renforcer la confiance pour le reste de la tournée.
L'Écosse, quant à elle, représente un adversaire moins prévisible. Avec des talents comme Finn Russell et Duhan van der Merwe, ils sont dangereux en attaque, et leur série de victoires record contre l'Angleterre plus tôt dans le Tournoi prouve leur potentiel sur leur terrain. Les médias australiens restent toutefois optimistes, espérant que les Wallabies auront l'avantage, notamment après leur victoire à Édimbourg en 2002 lors des Autumn Nations Series. Cependant, avant cela, l’Écosse avait remporté les trois dernières rencontres, rendant ce match encore plus crucial.
Faire face aux critiques
Sous la pression de la presse, les Wallabies disposent d'une opportunité en or pour inverser la tendance. Comme l’a souligné un article, « cette tournée fait figure d'audition pour la tournée des British and Irish Lions Series », et une seule victoire pourrait changer radicalement le moral des joueurs. Bien que les Autumn Nations Series 2024 comportent leur lot de défis, ce périple au Royaume-Uni et en Irlande pourrait raviver la foi dans le rugby australien et marquer le début d’un nouveau chapitre pour les Wallabies. Mais la marche est haute.
Angleterre v Australie, Samedi 9 novembre à 15h, Allianz Stadium.