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Les options pour remplacer Feyi-Waboso

Feyi-Waboso
Heureusement que Steve Borthwick aime les défis : le sélectionneur de l'Angleterre doit désormais préparer le Tournoi sans l'une de ses stars incontournables.

Lorsque la blessure à l'épaule d’Immanuel Feyi-Waboso, 22 ans, contractée avec les Exeter Chiefs, a confirmé son forfait pour le Tournoi des Six Nations, une question s'est rapidement posée : qui va pouvoir prendre sa relève ?

Remplacer l'un des ailiers les plus redoutables du rugby international, auteur d'essais dans trois matchs consécutifs contre les All Blacks, est une tâche difficile. Capable de convertir des demi-opportunités en essais éclatants et de semer la panique dans les défenses adverses, Feyi-Waboso laisse un vide considérable dans l’effectif. À quelques semaines de l'ouverture du Tournoi face à l'Irlande, tenante du titre, le 1er février à Dublin, Steve Borthwick fait face à un véritable casse-tête.

Casse-tête ou opportunité ?

Steve Borthwick fait face à un choix délicat pour réorganiser ses options à l'aile, avec deux prétendants évidents : Tom Roebuck et Ollie Sleightholme.

Roebuck, joueur des Sale Sharks, s'impose comme l'ailier droit le plus performant de la Gallagher Premiership cette saison, devançant Feyi-Waboso avec un total de six essais. De son côté, Sleightholme, des Northampton Saints, affiche des statistiques similaires, égalant les exploits de l'homme-clé des Chiefs.

La marge entre Tom Roebuck et Ollie Sleightholme est infime, que ce soit en club ou en sélection, ce qui rend d'autant plus captivant le choix de Steve Borthwick pour affronter l'Irlande. Roebuck, avec son mètre quatre-vingt-dix, se distingue par son impact physique et son jeu aérien. Sa capacité à briser les défenses et à sécuriser les ballons hauts en fait une arme redoutable sur le terrain.

Sleightholme, légèrement en dessous d’1,80 m, se distingue par sa vitesse et son agilité exceptionnelles. Expert dans l’art de déceler les failles des défenses adverses et de conclure avec une précision redoutable, il s’est affirmé comme un finisseur prolifique. Tandis que Roebuck mise sur sa puissance physique et sa maîtrise des ballons aériens, Sleightholme apporte une explosivité et une créativité qui représentent une menace constante en attaque. Ces deux profils contrastés, mais tout aussi performants en club, offrent à l’Angleterre une précieuse polyvalence pour aborder le Tournoi des Six Nations.

Sur la scène internationale, Roebuck, 23 ans, a fait ses débuts avec l’équipe d’Angleterre senior face à l’Afrique du Sud lors des Autumn Nations Series de l’année dernière. Il a ensuite consolidé sa place avec des sélections contre la Nouvelle-Zélande et le Japon, inscrivant un essai spectaculaire face aux Cherry Blossoms.

Sleightholme, qui a emboîté le pas de son père Jon en évoluant à Northampton et avec l’Angleterre, a également fait ses débuts internationaux l’année dernière. Il a inscrit quatre essais en cinq tests, dont un doublé face à l’Australie. Par ailleurs, il a été le meilleur marqueur d’essais de la Gallagher Premiership l’an dernier, avec 14 essais en 12 apparitions lors de la campagne victorieuse des Saints.

Cela suffira-t-il à faire de Sleightholme, 24 ans, le choix de Borthwick devant Roebuck ?

L'ascension fulgurante de Feyi-Waboso

Né à Cardiff de parents nigérians, Feyi-Waboso a su allier avec brio sa passion pour le rugby et un parcours académique remarquable. Après avoir affiné ses skills au Clifton College et à l’académie des Wasps, il rejoint les Exeter Chiefs et choisit de représenter l’Angleterre. Tout en poursuivant des études de médecine à l’université d’Exeter, il parvient à s’imposer sur le terrain, alliant sa rapidité et son agilité à une discipline de fer dans ses études.

Feyi-Waboso a fait sa première apparition sur la scène internationale lors du Tournoi des Six Nations masculin 2024. Après ses débuts en tant que remplaçant contre l'Italie, il a marqué son premier essai en Test lors de la Calcutta Cup, avant d'être titulaire lors de la victoire mémorable contre l'Irlande en finale. À l'issue du Tournoi, il était devenu un élément central de la ligne arrière de l'Angleterre, affichant un flair naturel et un calme impressionnant sous pression. Sa contribution clé dans la remontée de l'Angleterre lui a valu d’être salué comme l’un des jeunes talents les plus prometteurs du rugby.

Au-delà du rugby, l’histoire de Feyi-Waboso est tout aussi inspirante. En parallèle de ses études de médecine, il s’est impliqué dans des initiatives caritatives, notamment en collectant des fonds pour les victimes de brûlures et les chirurgies de fentes labiopalatines en Afrique. Sa décision de manquer une partie du stage de préparation de l’Angleterre durant le Tournoi 2024 pour passer un examen important a mis en évidence son engagement envers sa double passion. Ce choix a été soutenu par l'entraîneur Steve Borthwick, qui a salué sa maturité et son dynamisme exceptionnels.

Rendez-vous avec le destin à Dublin

Le choc entre l'Angleterre et l'Irlande, prévu le 1er février à l'Aviva Stadium, s'annonce comme l'un des matchs les plus attendus de ce Tournoi, après la victoire in extremis de l'année précédente. L'Irlande, dirigée par Simon Easterby en l'absence d'Andy Farrell, en mission pour les Lions, cherchera à prendre sa revanche. Pour l'Angleterre, répéter cet exploit à Dublin sans Feyi-Waboso sera un immense défi, mais deux des meilleurs ailiers de la Gallagher Premiership, Roebuck et Sleightholme, auront à cœur de prouver qu'ils peuvent guider le XV de la Rose vers une nouvelle victoire.

Irlande vs. Angleterre - samedi 1er février à 16h45 (heure locale)