Avec presque 600 mètres parcourus ballons en main en première période, les Français n’ont pu que concéder le nul à la pause (7-7) face à des Anglais qui en cumulaient moitié moins. Un manque de précision inhabituel dans les finitions a joué des tours aux Français malgré une nette domination tant dans la possession que l’occupation. C'est cette remière période manquée qui a été fatale.
Malgré une meilleure maîtrise en seconde période, les Français se sont finalement inclinés d’un point 26-25 dans l’ultime minute.
Première mi-temps stérile dans ce 112e Crunch tant attendu marqué par une forte domination de la France aussi bien en terme d'occupation (61%) que de possession (67%), mais incapable de marquer les premiers points – suite notamment à un manque inhabituel de réussite au pied par Thomas Ramos lors de sa seule tentative de pénalité, ainsi qu’une mauvaise transmission entre les Bleus.
« Oui, le ballon glissait beaucoup, mais on a déjà fait des matchs et des entraînements avec un ballon qui glissait, donc je ne sais pas pourquoi, ce coup-ci, ça n’a pas fonctionné. En tout cas, ça laisse beaucoup de regrets », dira plus tard le capitaine Antoine Dupont.
Les Anglais ont dû attendre la 18e minute pour entrer pour la première fois dans les 22 français. Prenant dans l’axe, ils accéléraient le jeu mais ne restaient pas longtemps. Jouant rapidement la pénalité, Penaud relançait le jeu et le ballon progressait jusque dans les mains de Ramos, bien lancé. Mais une passe mal ajustée annulait cette troisième tentative d’essai depuis le début de la rencontre.
Une quatrième tentative mourait sur une mauvaise prise de balle deux minutes plus tard. Les Français gardaient malgré tout leur sérénité et ne faiblissaient pas face au défi physique proposé par les Anglais.
La deuxième visite des Anglais dans les 22 français intervenait juste avant la demi-heure de jeu avec le même manque de réussite. Mais les Bleus à la relance allait enfin débloquer la situation validée par le 34e essai de l’association Bielle-Biarrey et Damian Penaud cette saison. Malgré une chistera ratée de Mauvaka, Dupont récupérait le ballon, remettait intérieur pour Penaud qui prolongeait pour Bielle-Biarrey pour aplatir, enfin. Cette cinquième tentative était la bonne à la 29e minute ! (0-7).
Dans l’action suivante, pour leur troisième incursion dans les 22 tricolores à la 33e, les Anglais allaient cette fois se rapprocher encore plus de l’en-but, si ce n’était le sacrifice de Jean-Baptiste Gros pour sauver l’essai. Mais leurs efforts seront néanmoins récompensés à la 35e grâce à Ollie Lawrence qui aplatissait derrière les poteaux d’un raffut sur Ramos pour revenir à hauteur à la pause (7-7).
« Il faut réussir les occasions et ne plus les manquer. On fait la même chose avec plus d’intensité dans la finition », encourageait le sélectionneur Fabien Galthié avant de revenir sur le terrain.
A la 50e, Thomas Ramos redonnait un léger avantage à son équipe par une pénalité (7-10). Cinq minutes plus tard, alors que la première-ligne était renouvelée pour les 25 dernières minutes, Ramos creusait encore un peu plus l’écart (7-13). Un répit de très courte durée lorsque Tommy Freeman récupérait un précieux ballon à la barbe de Bielle-Biarrey et marquait après un plaquage raté d’Antoine Dupont. Mais le manque de réussite de Marcus Smith laissait la France timidement devant (12-13).
A l’heure de jeu, à la faveur d’un essai de Penaud en coin suite à une passe décisive de Louis Bielle-Biarrey, les Français se dégageaient au score malgré l’absence de transformation de Ramos, décidément dans un jour sans (12-18). Un coup de pied de mammouth de Dupont depuis l’entrée de l’en-but français (51,7m !) redonnait de l’air.
A neuf minutes de la fin, les Anglais passaient devant pour la première fois après un essai de Fin Baxter, transformé par Fin Smith (remplaçant Marcus Smith au pied suite à des échecs répétés) suivant une pénaltouche après une mêlée pénalisée pour les Français (19-18). L’avance n’allait durer que cinq minutes.
Sur une relance de 80 mètres, les Bleus allaient ensuite réaliser l’impensable, comme ils y arrivent souvent. Au terme d’une action décousue, Bielle-Biarrey inscrivait son deuxième essai, ô combien libérateur (19-25). Mais l’ultime essai d’ Elliot Daly à la 78e, transformé par Fin Smith, crucifiait la France d’un point (26-25).