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Antoine Dupont : « Ce n’était pas facile de regarder les gars à la télé l’année dernière »

Antoine Dupont suit
Le demi de mêlée star fait son retour comme capitaine de la France après avoir manqué le Tournoi 2024.

A entendre Antoine Dupont parler à l’occasion du lancement de la 25e édition du Tournoi des Six Nations à Rome mardi 21 janvier, on sentait l’excitation poindre derrière chacune de ses phrases. Avec déjà 55 sélections à son actif avec l’équipe de France, il disputera à partir du 31 janvier son 7e Tournoi des Six Nations après avoir manqué celui de l’année 2024 pour cause de préparation olympique avec l’équipe de France de rugby à 7.

« Ça m’a beaucoup manqué. Ce n’était pas facile de regarder les gars à la télé l’année dernière, mais j’avais d’autres objectifs et maintenant j’ai très hâte de revenir dans ce Tournoi magnifique. J’espère être prêt pour le premier match », a-t-il confié.

« C’est le retour de notre capitaine avec tout le potentiel qu’il a, que l’on connait », a également réagi le sélectionneur Fabien Galthié. « Il a été élu meilleur joueur du monde il y a deux ans, il a beaucoup de succès avec son club qui est le Stade Toulousain, il a été champion olympique avec l’équipe de France à 7. Il porte autour de lui et avec lui une aura qui impacte le groupe France. Son retour pour nous est quelque chose d’important. »

13 minutes en deux matchs sur son premier Tournoi des Six Nations en 2017

Dupont avait d’ailleurs gagné ses premières sélections internationales lors du Tournoi 2017 dont il n’avait disputé que deux matchs comme remplaçant de Baptiste Serin : six minutes lors de la victoire 40-18 sur l’Italie à Rome, puis une minute de plus contre le Pays de Galles au Stade de France (victoire des Bleus 20-18). Ces 13 premières minutes du Tournoi 2017 allaient en appeler d’autres comme l’année suivante où il ne disputa qu’une seule rencontre, en tant que titulaire face à l’Irlande (défaite de la France 13-15), alors que cette fois il avait été remplacé par Maxime Machenaud.

Sept ans après, l’équipe de France va revenir plus forte que jamais et Dupont, après une année loin de cette compétition phare, a une faim de loup. « On a beaucoup d’ambition pour ce Tournoi, tout comme les autres équipes. Je pense qu’on a le potentiel. C’est un gros challenge pour nous et on est très excité par rapport à ça », promet-il.

« Ce n’était facile de regarder les gars. Je pense que le résultat de l’an passé n’était pas à la hauteur de ce qu’on attendait. Mais, encore une fois, j’avais d’autres objectifs en étant concentré sur mon projet à 7. Je pense que même si on n’était pas à notre meilleur niveau, le résultat final n’était pas si mal. On a terminé deuxième du Tournoi. On a eu une bonne série en novembre et on doit continuer, garder la dynamique pour le Six Nations. »

« Je garde mon énergie pour le terrain »

Alors qu’on le dit plus concentré sur les échéances européennes (Champions Cup) et internationales (Autumn Nations Series, Tournoi des Six Nations) que sur le Top 14, ses nombreux à-côtés ne le détournent-ils pas trop du rugby, que ce soit de la pub, des opportunités médiatiques, des voyages, des visites ou des concerts comme dernièrement avec les Enfoirés ?

« Je me concentre juste sur mon objectif actuel. J’ai bien assez de choses sur lesquelles me concentrer tous les jours du mieux possible, comme essayer d’améliorer mon jeu », répond-il simplement. « On a beaucoup d’ambition avec Toulouse cette année, comme avec l’équipe de France et je me concentre juste là-dessus, j’essaie de ne pas perdre de l’énergie sur d’autres choses. Je garde mon énergie pour le terrain. »

Ce que lui a apporté le 7 dans son jeu

Souvent insatisfait de sa propre prestation qu’il considère toujours comme perfectible, il confie que son expérience de septiste a pu lui apporter des skills que, justement, il n’avait pas. Selon lui, le 7 l’a rendu encore meilleur dans son jeu et il s’en est expliqué. « Je trouve qua la plus grande différence est la préparation physique. Le cardio est complètement différent, mais dans le cours du jeu, il y a quand même pas mal de similitudes », remarque-t-il.

« Sur un terrain à 7, on doit être bons dans toutes les skills du rugby. Même si on est trois-quarts à XV, on doit être bon sur les rucks, faire de bonnes passes, être rapide. Je pense que je dois travailler certaines skills que je ne travaillais pas nécessairement avant comme dans les zones de ruck par exemple. Je travaillais sur mes lancers aussi, même si ça va m’être moins utile à XV... Mais le ruck est la chose la plus importante que j’ai travaillé à 7.

« Après, il y a tout ce qui est autour des matchs, des tournois, de l’environnement… l’énergie est complètement différente. Il y avait beaucoup d’ambiance dans les stades et dans les vestiaires, on écoutait beaucoup de musique. C’est différent. C’était bien pour moi d’avoir une autre expérience en termes de préparation dans le rugby. Je pense que j’avais besoin de ça, surtout l’année dernière. »

Trois matchs à l’extérieur

La préparation avec les Bleus a commencé ce lundi 20 janvier au centre national du rugby à Marcoussis. « On aimerait avoir plus de temps pour préparer, mais deux semaines avant le premier match, c’est déjà bien, surtout avec un week-end off, même en plein Top 14. C’est un confort pour nous et ça nous donne plus de temps pour être les meilleurs possibles pour le premier match », assure le demi de mêlée.

Cette année, l’équipe de France jouera le premier et le dernier match du Tournoi à domicile, et les trois du milieu à l’extérieur. Et là aussi ça fait un moment qu’il n’est pas allé visiter les autres stades. « Je trouve que c’est un tournoi magique où tous les stades sont incroyables. Tous les stades ont leurs spécificités, mais j’adore jouer partout », confie-t-il.

« A Twickenham ce sera un match énorme, pareil à Dublin et Rome. Peut-être que le stade le plus bruyant est Cardiff avec le toit fermé. On a de bons souvenirs là-bas. C’est dur de communiquer entre nous quand on est sur le terrain. Mais on a la chair de poule chaque fois qu’on y va. »

Nul doute que la chair de poule, il l'aura au moment du coup d'envoi contre le Pays de Galles au Stade de France le vendredi 31 janvier au soir. Ca fera alors 685 jours soit 1 an, 10 mois et 13 jours qu'il n'aura pas goûté au Tournoi des Six Nations.