Gonzalo Quesada et son staff avaient bien préparé leur Botte magique pour dompter les Dragons Rouges dans leur antre du Principality Stadium. Au bon souvenir de 2022, la Squadra Azzurra s’est de nouveau imposée à Cardiff au terme d’une rencontre à sens unique. Avec deux victoires et un nul contre la France (13-13), les coéquipiers de Michele Lamaro s’offrent la meilleure performance de leur histoire dans le Tournoi.
Ovationné pour son entrée sur la pelouse, George North quitte la scène internationale par la petite porte. Symbole du mal gallois, le guerrier était contraint de sortir sur blessure, supporté par le staff médical, à la 79e minute. Du haut de ses 121 sélections, de ses 47 essais et de ses quatre Tournois remportés (dont deux Grand Chelem), la légende George North a fait ses adieux au public du Principality Stadium sur le pire résultat de son pays dans la compétition depuis 2003.
Conquérante Italie
Dans un début de rencontre plaisant et rythmé, irréprochables défensivement, les hommes de Gonzalo Quesada ont fait la course en tête grâce à la botte de Paolo Garbisi (5’, 13’, 0-6).
À la suite d’un superbe renversement de jeu, les Italiens trouvaient des espaces et entamaient le siège de l’en-but gallois. Après une belle séance de pick and go, la Squadra Azzurra lançait la cavalerie. Bien servi, Monty Ioane inscrivait le premier essai de la rencontre. 0 à 11 après 19 minutes de jeu, les coéquipiers d’Ange Capuozzo, blessé et forfait pour ce match, réalisaient un début de partie sensationnel.
Le renouveau italien passe aussi par ses phases de conquête. En première période, la mêlée de la Squadra Azzurra a outrageusement dominé celle de son adversaire du jour en récupérant quatre pénalités dans l’exercice.
Signe du mal gallois, à la demi-heure de jeu, Sam Costelow et Cameron Winnett ne s’entendaient pas sous un jeu au pied sans pression et commettaient un en-avant dans leurs 22 mètres, offrant une occasion dangereuse pour l’Italie. Avec 65% de possession en première période, les Dragons Rouges n’ont jamais réussi à se montrer dangereux. Pire, la défense italienne a constamment mis sur le reculoir les offensives galloises.
Un Dragon dompté
Alors que les Gallois avaient entamé la seconde période avec de nouvelles velléités, ce sont encore une fois les Italiens qui ont fait parler toute leur classe ! Pas d’Ange Capuozzo, pas de problème. Lorenzo Pani, d’une course exceptionnelle, se jouait de 3 défenseurs et inscrivait un essai somptueux. 0-18 à la 45e minute de jeu, les Dragons Rouges mordaient la poussière.
Les rébellions galloises étaient constamment annihilées par une défense héroïque de l’Italie (44’, 62’). À force de persévérance, le XV du Poireau finissait par inscrire ses premiers points de la rencontre par l’intermédiaire de son talonneur Elliot Dee (63’, 7-18).
À dix minutes du terme, Paolo Garbisi et Martin Page-Relo creusaient irrémédiablement l’écart au score en donnant 17 points d’avance à l’Italie. Pour l’honneur, les Gallois inscrivaient deux nouveaux essais dans les dernières minutes de la rencontre par l’intermédiaire de Will Rowlands (79’) et de Mason Grady (81’). 21-24, score final. La fête sera belle à Rome ce soir. L’ambiance risque d’être plus maussade à Cardiff où les supporters devraient se retrouver pour sécher leurs larmes de Dragon.
Rome ne s’est pas faite en un jour, Gonzalo Quesada et son staff l’ont bien compris. Pierre par pierre, ils rénovent et consolident les fondations italiennes. De son côté, le Pays de Galles de Warren Gatland est en pleine crise rugbystique. Lors de la prochaine tournée d’été, il s’agira pour les Dragons Rouges de remettre l’église au centre du village et de retrouver la confiance qui leur avaient permis de remporter le Six Nations 2021.
