Après le Rugby Championship 2024, puis les Autumn Nations Series quelques mois plus tard, il manquait encore un tournoi au palmarès de Pierre Brousset : le Tournoi des Six Nations. Il a bien failli en vivre un en 2024 avant qu’une blessure ne l’oblige à déclarer forfait avant le match entre l’Irlande et l’Italie. Il sera finalement remplacé par Luke Pearce.
Même si ce sera sa première fois au sifflet du Tournoi des Six Nations, il a déjà eu un avant-goût il y a déjà huit ans de ça avec les U20, un Italie-Ecosse, avant d’enchaîner sur le Championnat du Monde des U20. Lors du Tournoi 2022, il était arbitre assistant, comme sur la Coupe du Monde de Rugby 2023 avec sept rencontres.
Cette fois, c’est donc (normalement) la bonne. Le samedi 22 février 2025, c’est lui qui tiendra le sifflet pour arbitrer son premier match du Tournoi entre l’Angleterre et l’Ecosse à l’Allianz Stadium de Twickenham. Il sera accompagné de deux compatriotes pour l’occasion : Luc Ramos comme assistant (avec Andrew Brace) et Tual Trainini à la vidéo.
« Je me dis que si je suis arrivé à ce niveau-là, c'est que mes convictions, ma personnalité plaisent. Bien sûr que le match parfait n'existe pas. Il y a toujours à évoluer, toujours à trouver des choses à faire évoluer dans sa façon d'arbitrer, dans sa façon de manager le match. Mais je pense que le fil conducteur doit être le même, que ce soit sur un match de Pro D2 ou un match international », nous confiait-il il y a un an, alors qu’il avait son premier Tournoi dans le viseur.
Arrivé à l’arbitrage par hasard
Lui jadis le plus jeune arbitre du Top 14 (né en 1989), il a vite gravi les échelons pour s’imposer progressivement comme une valeur sûre dans l’arbitrage français, que ce soit à XV et à 7 ; il avait notamment officié sur le circuit mondial de rugby à 7 sur la saison 2016-2017.
Éducateur sportif dans un milieu adapté à Rieumes, Pierre Brousset a depuis fait de l’arbitrage l’une de ses principales activités, même si, au départ, il ne s’y destinait pas du tout.
« J'ai été joueur jusqu'à l'âge de 20 ans », nous racontait-il il y a quelques années. « J'ai eu l'occasion de passer l'examen d'arbitre un peu par hasard en discutant avec quelqu'un de l'arbitrage. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant parfois de bien connaître la règle.
« Ça a commencé comme ça à l'âge de 17 ans. J'ai passé mon premier examen et après j'ai fait mes premiers matchs. Deux ans après j'ai arrêté de jouer pour tenter l'aventure dans l'arbitrage à fond. On m'avait demandé de faire un choix pour pouvoir aller au plus haut niveau.
« Quand j'ai pris la décision d'arrêter de jouer, c'était ma deuxième saison en senior et j'avais compris à quel niveau j'allais m'arrêter en tant que joueur. J'étais en Fédérale 3 au Sporting-Club de Rieumes, parfois en équipe première. Et du coup je me suis dit que si je voulais aspirer à connaître un peu le haut niveau, pourquoi ne pas tenter l'expérience. Je m'étais d'abord fixé comme objectif dans les cinq ans être en Fédérale 1. J'ai commencé à me plonger à fond dans l'arbitrage et me voilà, objectif après objectif. »
Jusqu’à aujourd’hui, donc, à la veille de son premier Tournoi qu’il regardait en famille « sur ces journées froides d’hiver », bien au chaud devant la cheminée. Et il en garde toujours un souvenir ému.
« Des grands matchs de rugby marqués d’histoire, dans de magnifiques stades, une ambiance dans chaque stade qui est unique, que ce soit côté écossais, côté gallois et même en France », racontait-il. « Tous les matchs sont intenses et on voit que c'est une compétition très serrée d'une année à l'autre. C'est un privilège de pouvoir officier sur ce genre de rencontres et c'est aussi un tournoi unique en son genre. »