« Je pense qu’il y a plus de déception que de frustration ce soir », témoignait Thomas Ramos à l'issue de la rencontre au micro du diffuseur. C'est une évidence que cette défaite d'un point au terme d'un match décousu où les Français ont été en deçà de leurs standards leur laissera pendant longtemps un goût amer dans la bouche.
« On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes », rageait le capitaine Antoine Dupont, lui aussi moins en réussite que d'habitude sur cette rencontre. « La première mi-temps laisse beaucoup de regrets, on aurait dû marquer au moins trois essais. Si c’était le cas, le match aurait été totalement différent. De leur côté, ils ont été pragmatiques : chaque fois qu’ils sont venus dans notre camp, ils ont marqué. Nous, à l’inverse, on a laissé trop d’occasions en route. Et nous on a mangé trop d’occasions. À ce niveau-là, si on ne les met pas au fond, on ne gagne pas le match à la fin. C’est aussi simple que ça. »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Bleus ont multiplié les fautes de main et même le meilleur joueur du monde avait du mal à se l'expliquer : « Ils (les Anglais, ndlr) n’ont quasiment pas eu de ballon en première mi-temps, c’est là que ça glissait le plus. Oui, le ballon glissait beaucoup, mais on a déjà fait des matchs et des entraînements avec un ballon qui glissait, donc je ne sais pas pourquoi, ce coup-ci, ça n’a pas fonctionné. En tout cas, ça laisse beaucoup de regrets. On n’a pas produit un bon rugby, on les a mis en danger beaucoup de fois, mais malheureusement, on n’a pas marqué assez. »
De manière inhabituelle lui aussi, Thomas Ramos a laissé échappé quelques points, notamment la première pénalité en première période. Auteur quand même de 10 points sur les 25 de son équipe, il a rempli sa part du contrat. « Quand on va regarder le match, on verra toutes les occasions qu’on a laissées en première mi-temps. À ce niveau-là, quand tu laisses une équipe espérer et être dans le match, à la fin elle te tue. Bravo à eux, ils n’ont rien lâché. De notre côté, on a manqué de précision, notamment à deux mètres de la ligne, et je pense que ça nous coûte le match ce soir. On est tombés sur une grosse équipe d’Angleterre, avec un gros paquet d’avants et des joueurs derrière. C’est comme ça », regrettait-il.
« On savait que ce serait une équipe joueuse, mais au-delà de ça, je pense qu’en première mi-temps, on avait fait ce qu’il fallait pour marquer des points et des essais. Malheureusement, on n’a pas su concrétiser. Au-delà du match qu’ils font et du fait qu’ils n’aient rien lâché, je crois que ce qui nous pénalise aujourd’hui, c’est avant tout notre première mi-temps. C’est ce qui nous met dedans.
« On sait que cette année est compliquée avec trois déplacements, mais quand on a des ambitions de gagner le Tournoi, notre premier déplacement avec une défaite à l’extérieur, forcément ça fait mal. Il nous reste trois matchs, et si on les gagne, on n’est pas à l’abri d’une surprise. À nous d’être sérieux sur les trois matchs qui restent. J’y crois toujours parce que rien n’est terminé. »
Après un week-end de repos, les joueurs se retrouveront avant d'aller affronter l'Italie à Rome le 23 février avec la ferme intention de ne plus laisser échapper un match.