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Six points de débat sur la compo de la France contre le Pays de Galles

France anthem
Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié a répondu à six points en particulier avant le match contre le Pays de Galles.
Un XV de France ambitieux mais prudent

L’objectif est clair : performer et gagner. Fabien Galthié a rappelé que l'équipe s'entraînait sans concession, avec exigence et une grande volonté de réussir.

« Chaque Tournoi est imprévisible. L’an dernier, nous avons commencé par une défaite à domicile contre l’Irlande à Marseille après avoir joué à 14 pendant plus d’une mi-temps avec beaucoup de faits de jeu qui a fait que le match a été très difficile à vivre et ça s'est soldé par une défaite. On apprend beaucoup de ces moments-là. Nous avons dû nous battre pour arriver à un dernier match décisif pour potentiellement gagner le Tournoi ou finir second, ce que nous avons fait. C'était un Tournoi âpre. Pour cette sixième compétition, notre staff a maintenant une connaissance et un vécu qui nous permettent d'améliorer notre préparation. Nous utilisons de nouveaux outils et faisons évoluer notre vision du rugby. De plus, notre ossature est cohérente : des joueurs vivent cette compétition depuis six ans, ce qui n’est pas négligeable. »

Le cas Alexandre Roumat

Quels éléments ont motivé le choix d’Alexandre Roumat en deuxième ligne et est-ce qu’il est envisagé de l’utiliser en numéro 8 ?

« Le forfait de Thibaud Flament en début de semaine dernière a fait remonter naturellement Alexandre à ce poste. Il postule également en numéro 8 puisqu’il joue troisième-ligne centre au Stade Toulousain. Il a un profil intéressant en seconde ligne avec sa spécificité qui est la touche, le déplacement, l'activité, sa capacité à tenir le ballon et à être meneur de jeu. Il est aussi potentiellement un numéro 8, car il performe à ce poste depuis plusieurs saisons. »

Le retour de la charnière Dupont-Ntamack

Après une longue absence, Romain Ntamack revient aux côtés d'Antoine Dupont. Une charnière expérimentée et déjà bien rodée en club comme en sélection.

« Il y a toujours une grande réflexion sur la composition d’équipe. La charnière Dupont-Ntamack s’impose logiquement. Antoine Dupont est notre capitaine, et Romain Ntamack revient de blessure après sa rupture des ligaments croisés. Son dernier match avec nous remonte à août 2023, face à l’Écosse. Il a repris avec succès en club et est prêt à rejouer avec le XV de France. Au mois de novembre on n'avait pas pu l'appeler parce qu'il s'était blessé au mollet. Cette charnière, qui a souvent été alignée en club et en sélection, a déjà beaucoup d’expérience. »

C’est la charnière la plus souvent associée dans l’histoire de l’équipe de France. Longtemps, les numéros 9 et 10 ont été changés après chaque défaite, ce qui empêchait toute stabilité. « Aujourd’hui, nous construisons une continuité et une vraie confiance. Antoine et Romain ressentent cette aisance et cette liberté, tout comme d’autres joueurs comme Ramos ou Lucu, qui se préparent également à l’imprévu », indique Galthié.

L’éclosion de jeunes talents

Pierre-Louis Barassi et Théo Attissogbe sont titularisés logiquement après de belles performances en club. Le système des 42 sélectionnés permet de préparer progressivement les jeunes.

« La sélection de ces joueurs-là est tout sauf quelque chose qui sort du chapeau. Pierre-Louis, son dernier test-match était à Brisbane, en Australie. Il avait été bon. Il n'a pas eu l'opportunité de jouer parce qu'il était souvent blessé, mais a été très performant en club avec le Stade Toulousain. C'est une sélection logique. Théo Attissogbe était titulaire face au Japon, il s'est malheureusement blessé au genou et il revient logiquement parce que Damian Penaud est forfait. Il se présente comme titulaire de manière très cohérente et logique. »

Pour le sélectionneur leur sélection est donc une combinaison de plusieurs facteurs : le travail des clubs, la formation, la règle des JIFF qui permet aux jeunes de jouer plus souvent, et la méthode de travail avec les 42. Les joueurs passent du temps avec le staff, s’entraînent, puis retournent en club avec cette expérience, ce qui a opu permettre de construire une relation forte avec les clubs.

Une ossature solide mais adaptable

Malgré les absences de cadres (Fickou, Ollivon, Penaud...), Galthié insiste sur l'importance de l’émulation et du renouvellement pour maintenir la compétitivité de l’équipe.

« Nous comptons toujours sur ces joueurs : Gaël Fickou (fracture à la main), Charles Ollivon (ligamenyts croisés), Thibaud Flament (en phase de reprise), Damian Penaud (même chose) ou Anthony Jelonch (en phase de reprise aussi)... On compte sur ces joueurs. Mais il y a aussi l'émulation. Ces joueurs, qui sont sur cette feuille de match, doivent nourrir l'ambition de jouer ce match, de le réussir pour avoir le droit de rejouer le match suivant. La production de chaque joueur fait qu'on continue sur une cohérence, une ossature qui ne bouge pas. »

Le Pays de Galles, un adversaire à ne pas sous-estimer

Même en reconstruction et après une année marquée par 12 défaites consécutives, les Gallois restent dangereux et le Tournoi des Six Nations a prouvé qu’aucune équipe n’est jamais hors course.

« Le Pays de Galles a longtemps dominé avec l’Angleterre. Depuis 2020, le rapport de force s’est inversé, même s’ils ont remporté le Tournoi en 2021 et failli nous battre. Leur équipe compte encore des joueurs expérimentés de cette époque, malgré une transition difficile. Mais le Tournoi des Six Nations est imprévisible : chaque année, certaines équipes renaissent de leurs cendres. C'est une compétition assez longue mais qu'on aborde comme un sprint. Le match d’ouverture reste donc à aborder avec précaution et motivation. »