Une victoire difficile. Une première mi-temps compliquée, mais au final, la victoire. La France a rapidement pris l’avantage grâce à un essai de Moefana et la précision de Ramos face aux perches, mais l’indiscipline a coûté cher aux Bleus. Réduits à 14 après le carton jaune de Mauvaka, ils ont encaissé dix points, permettant à l’Écosse de revenir à hauteur.

Juste avant la pause, Ramos a redonné un léger avantage aux siens, mais dès la reprise, un éclair de Ntamack et Bielle-Biarrey a permis à la France de reprendre le large, avant que Ramos (30-16, 56e) puis Moefana, auteur d’un doublé, ne scellent le sort du match. Malgré un dernier sursaut écossais, les Bleus ont tenu bon.

Le premier ballon et premier plaquage dominant de Penaud, la première touche volée par Flament, l’Écosse pénalisée et Ramos ouvre le score (3-0, 3e). Les Français se sont tout de suite mis dans le match en mettant la pression sur l’équipe qui se met à la faute. Victime de fautes répétées, le troisième-ligne Jamie Ritchie écope d’un carton jaune (11e) alors que le jeu se concentre dans les 22 écossais.

Trop pressée, la France manque une opportunité sur ballon porté en étant pénalisée (14e). Mais après six phases de jeu à une passe pour défier frontalement l’Écosse, le trois-quarts centre Yoram Moefana, présent à chaque minute de chaque match de ce Tournoi, tend le bras au maximum pour aplatir sous les poteaux après une passe de Fickou (10-0, 17e).

Alors que l’Ecosse tente de revenir, Grégory Alldritt, lui-même aux origines écossaises, gratte un précieux ballon dans les cinq mètres français. Mais Peato Mauvaka écope d’un carton jaune avec examen du bunker après une faute inutile repérée à la vidéo : un coup de boule sur Ben White au sol (20e). Un signe d’énervement passible d’un carton rouge. Par miracle, le jaune ne changera pas de couleur…

Alors que Finn Russell passe les trois premiers points de son équipe (10-3, 20e), le jeu remonte progressivement et les Ecossais sont sanctionnés d’un hors-jeu, permettant à Thomas Ramos de reprendre dix points d’avance (13-3, 25e) et de battre du même coup le record de points (436) pour un joueur français détenu jusqu’alors par Frédéric Michalak (438 à ce moment-là).

A la demi-heure de jeu, la France subit (François Cros sera le meilleur plaqueur français avec neuf plaquages) et l’Écosse en profite avec une superbe action de Finn Russell dans les 22 mètres français qui défie la défense avant de servir Darcy Graham à l’intérieur (13-10, 29e).

La France vient d’encaisser dix points en l’absence de Mauvaka et la série noire va continuer jusqu’à la pause : un carton jaune pour Jean-Baptiste Gros pour une faute au sol (35e), trois points de plus de Finn Russell qui revient à hauteur (13-13, 35e), Atonio (35 ans) touché qui peine de plus en plus à rester en jeu.

La France reprend certes l’avantage juste avant le break (16-13, 38e) mais ne rassure pas quant à l’issue de la rencontre car seuls deux miracles sauvent les Bleus pour l’instant : le carton resté jaune pour Mauvaka et surtout cet essai de Tom Jordan après une remontée de balle de soixante mètres et deux plaquages ratés, finalement refusé à la vidéo pour un coude en touche de Blair Kinghorn...

« Ils ont l’initiative, des options et pour le moment on est en difficulté », reconnaît le sélectionneur Fabien Galthié à la pause. Un chiffre qui résume la difficulté : 19 plaquages manqués en première mi-temps alors que la moyenne est de moitié… sur tout un match.

Toujours en infériorité numérique, les Bleus trouvent néanmoins le moyen de se donner un peu d’air avec Romain Ntamack qui reprend un ballon perdu par Finn Russell après un plaquage, transmet à Louis Bielle-Biarrey qui aplatit derrière les poteaux après une course folle (23-12, 43e). Avec son huitième essai, le jeune ailier de 21 ans vient de battre le record du nombre d’essais inscrits sur une seule édition du Six Nations (7 jusqu’à présent). Il rejoint l'Anglais Cyril Lowe en 1914 et l'Ecossais Ian Smith en 1925 (Cinq nations à l'époque).

Cinq minutes plus tôt que prévu, le bomb squad entre en jeu (46e) pour redonner ce coup de boost dont la France a tant besoin à ce moment de la rencontre. Mais la France se met à la faute et l’Ecosse prend des points (23-16, 50e).

Les avants tricolores redoublent d’effort, gagnent leurs duels, avancent ballon en main, multipliant les mauls jusqu’à ce qu’une balle se libère et qu’un espace s’ouvre pour Thomas Ramos (30-16, 56e).

L’essai du break intervient quelques minutes plus tard grâce au doublé de Moefana grâce à un superbe travail après contact de Louis Bielle-Biarrey merveilleusement relayé par Gaël Fickou (35-16, 61e).

Pendant les dix dernières minutes du match et malgré un écart de 19 points, les Ecossais n’abdiquaient pas, bien décidés à toujours gâcher la fête des Français, comme ils l'avaient fait depuis le début. L’arbitre menaçait : les Bleus, sous pression, étaient sous le coup d’une troisième infériorité numérique s’ils ne se reprenaient pas. Finalement, ils ont tenu sur un large score : 35-16.