Les enjeux de la rencontre entre la France et le Japon étaient multiples : d'une part, la France cherchait à conclure une année 2024 mitigée avec une victoire décisive après un bilan contrasté, marqué par des performances variables en Tournoi des Six Nations et une tournée d'été émaillée d'incidents extra-sportifs. De son côté, le Japon, avec un nouveau coach en la personne d'Eddie Jones, devait se ressaisir après une série de défaites et se préparer à affronter une équipe de France en forme, avec un danger potentiel côté japonais représenté par le centre Dylan Riley - né en Afrique du Sud et international australien U20 - un joueur de qualité reconnue.
Jusqu’à la demi-heure de jeu, c’est comme si la France avait marqué un point par minute : cinq essais, trois transformés, pour mener 31-0 jusqu’à la pause. La France a parfaitement maîtrisé la première période de son match contre le Japon, dominée par une défense intraitable et une attaque fluide et efficace.
Dès les premières minutes, les Bleus ont montré de l’agressivité, motivés par un contre malheureux de Dupont, dont le coup de pied a été contré par Dearns. Cependant, ce fait a rapidement été balayé, grâce à une mêlée obtenue à 5 mètres qui a permis aux Français de se remettre dans le bon sens. Dès la 4e minute, les hommes de Fabien Galthié ont ouvert le score par Louis Bielle-Biarrey, qui a bien suivi un ballon après une série de passes rapides. Après un passage à la vidéo, l’essai a été validé, même si Ramos a échoué dans sa transformation (5-0).
Les Japonais ont tenté de réagir par quelques incursions, mais leur manque de réalisme et les erreurs techniques, telles que l’en-avant de Saito le Toulousain ou les fautes au sol, les ont empêchés de mettre en danger la défense bleue. La France, de son côté, a continué à imposer son rythme. À la 10e minute, un turnover bien exécuté a permis à Gailleton de franchir la ligne d’en-but, portant le score à 10-0 après la transformation réussie de Ramos (12-0).
La France, sur un nuage, a enchaîné avec une série d'actions collectives. À la 18e minute, Alexandre Roumat a inscrit son premier essai avec les Bleus après une action partie de l’aile droite, validée à la suite de la vidéo. Ramos, d’une transformation précise, a permis de porter le score à 17-0. Les Japonais, incapables de franchir la ligne défensive tricolore, ont continué à jouer au pied, mais Barré, dans son rôle d’arrière, a intercepté sans difficulté.
À la 28e minute, Louis Bielle-Biarrey marque un doublé après une perte de balle des Japonais et un jeu rapide de Dupont. Ramos tape en direction de Bielle-Biarrey, qui s'appuie sur Moefana avant de battre Tuitama et d'aplatir pour porter le score à 24-0.
A la 34e, suite à une touche mal captée par les Japonais, Mauvaka récupère le ballon et effectue un une-deux avec Dupont opportunément placé en position de receveur en avant de l’alignement, qui lui permet de marquer un essai en coin le 10e essai international de sa carrière. Ramos rate la transformation, et le score est de 31-0 en faveur de la France.
Le Japon, de son côté, a eu quelques opportunités mais les a toutes laissées filer. Leur meilleure occasion a été annulée à la 38e minute après une vérification vidéo d’un potentiel essai de Dylan Riley, mais le ballon avait été perdu en avant par un coéquipier.
Le retour en seconde période est du même tonneau. Comme à son habitude, Dupont parvient à bien mettre ses joueurs dans l’intervalle jusqu’à envoyer son pilier Jean-Baptiste Gros, bien lancé, aplatir deux minutes après la reprise le sixième essai tricolore (38-0).
Quelques minutes plus tard, le Stade de France s’enflamme encore un peu plus avec cette remise intérieur de Moefana, volleyée par Attissogbé avant d’atterrir entre les mains de Dupont qui aplatit. Mais l’essai est refusé pour un en-avant de Attissogbé.
Le jeu reprend et cette fois, la chance sourit aux Japonais. Naikabula réussit à percer la défense française et, à 30 mètres, passe le ballon à son ouvreur Tatekawa, qui parvient à résister au retour de Dupont pour aplatir en coin à gauche, offrant ainsi le premier essai aux Japonais dans ce match (38-7).
La réponse des Bleus ne tarde pas après une mêlée où les avants français atomisent littéralement leurs homologues nippons. Après une grosse percée de Dupont, George-Henri Colombe, fraîchement arrivé, gagne de précieux mètres avant de transmettre à Paul Boudehent, son partenaire de club, qui marque (45-7, 53e).
Fortement pénalisée dans ses 22, la France va se faire avoir à deux reprises, à chaque fois par le troisième-ligne du Japon Tevita Tatafu, qui n’aura pas eu le plaisir de jouer face à son homonyme (pilier droit français), sorti trois minutes avant qu’il ne rentre en jeu.
Après une touche à cinq mètres, un maul japonais est enclenché à l’issue duquel Tatafu parvient à marquer. Mais l’essai est refusé suite à un puissant sauvetage d’Attissobgé. Tatafu va retenter quelques minutes plus tard, cette fois plus franchement, malgré un superbe retour de Bielle-Biarrey (45-12). Dix minutes après son entrée en jeu, Tevita Tatafu est obligé de quitter le terrain sur blessure.
La fin de la rencontre sera moins flamboyante et moins généreuse en points avec juste le deuxième essai de Paul Boudehent (64e) suite à une belle action d’Attissogbé qui a empêché une sortie de balle (50-12).
52 points, c’est le plus gros score atteint par le XV de France face au Japon, battant le précédent remontant au 18 octobre 2003 en Coupe du Monde de Rugby. C’est également le plus grand écart de points en faveur de la France ; le précédent remontant au 10 septembre 2011 où les Français s'était imposé 47 à 21 face au Japon en match de poule lors de la Coupe du Monde.