Sous le vent et la pluie autant que les provocations du public rassemblé au plus près du terrain du Recreation Ground à Bath, les Bleuets ont vite subi la dynamique anglaise après avoir résisté pendant les dix premières minutes.
La dimension physique des locaux, tant appréhendée par le camp français, est venue faire la différence. Suite à une belle animation des Anglais partie de leur camp, faite de beaucoup de vitesse et de détermination, a été conclue par le numéro 8 Kane James (12e), Gallois d’origine. Malgré une pénalité passée par Diego Jurd (18e), les Bleus ont subi ensuite la double peine, un essai de pénalité doublé d’un carton jaune sur Baptiste Britz (22e).
Sous pression et indisciplinés, les Français se faisaient rappeler à l’ordre par l’arbitre, emmenant une nouvelle pénaltouche heureusement freinée par une bonne défense tricolore. A la demi-heure de jeu, les Bleuets comptaient déjà 7 pénalités contre 2. Une nouvelle pénalité plus tard (Ben Coen, 29e), les Français culottés tentaient la pénaltouche à 12 mètres de la ligne pour marquer juste avant la pause. Une belle percée de Cowie stoppée à cinq mètres, mettait les Bleuets dans l’avancée. Britz de retour de punition se joignait juste à temps aux avants qui pilonnaient la ligne pour marquer et revenir à un essai transformé à la pause (17-10, 35e). les Français parvenaient à se ressaisir.
« Il faut continuer de s’accrocher et arrêter de faire des fautes, défendre les portés, continuer à monter fort en défense », encourageait le coach adjoint Samuel Cherouk à la pause. « Il faut saisir les rares opportunités qu’on a. On voit que quand on a le ballon, on arrive à les mettre un peu en difficulté. »
A peine entré pour renforcer la première-ligne, Junior écopait d’un carton jaune à un instant critique, offrant trois points de plus aux Anglais (53e, 20-10). C’est alors que le coup dur s’est produit. Touché au genou, la pépite rochelaise Diego Jurd sortait sur blessure. Les Bleuets n’abdiquaient pas et seul un en-avant privait Simeli Daunivucu d’une tentative d’essai à la 57e.
A l’heure de jeu, les Français étaient obligés de jouer à 13 contre 15 pendant quelques minutes suite à un nouveau carton sur Sialevailea Tolofua. Abattus et en colère face à la malice anglaise, les garçons de Cédric Laborde sombraient petit à petit dans le piège tendu par Mark Mapletoft. Il fallait tenir encore vingt minutes, sans aucun remplaçant chez les trois-quarts…
Malgré tout, les Bleuets résistaient du mieux qu’ils pouvaient, mettaient une grosse pression avec de beaux ballons d’attaque (gâchés par du jeu au pied) et se remobilisaient à 15 contre 15 à moins de huit minutes de la fin. Mais plus le chrono filait, plus l’espoir de revenir s’évanouissait à chaque en-avant, chaque manque de précision. Les Bleuets encaissaient un ultime essai à la 81e suite à une récupération anglaise, infligeant une troisième défaite de rang aux Français (27-10).
Elyjah Ibsaiene : « C'était un match compliqué, mais c’était un bon match, on s’attendait à un gros défi de la part des Anglais, et ils nous ont bien secoués. On a commis trop de fautes, et c’est ce qui nous a empêchés de vraiment mettre notre jeu en place.
« On a répondu présent devant, mais ces erreurs nous ont freinés et nous ont empêchés d’écarter les ballons pour exploiter nos opportunités. Malgré tout, on a livré un gros combat, mais ces fautes répétées nous ont coûté cher. »
Fabien Brau-Boirie : « On s’attendait à un gros combat, surtout avec une météo compliquée qui rendait le jeu difficile à mettre en place. On a beaucoup subi dans les impacts, concédé trop de pénalités et pris plusieurs cartons jaunes, que ce soit en première ou en seconde mi-temps. Forcément, dans ces conditions, c’est très compliqué de gagner, et le score final le reflète bien.
« On avait pourtant préparé ça toute la semaine, notamment sur l’aspect mental pour gérer nos émotions. On savait qu’ils allaient essayer de nous provoquer, et certains d’entre nous ont répondu, ce qui nous a coûté des pénalités. Ils ont constamment joué dans notre camp, ce qui nous a mis sous pression. Jouer quasiment tout le match à 14, c’était mission impossible.
« Maintenant, il faut vite basculer sur la suite. Ce qu’on s’est dit dans la bulle à la fin, c’est qu’on doit continuer à travailler, à mettre en place notre jeu sur les prochains matchs. On va s’améliorer, entraînement après entraînement, match après match, pour revenir plus forts et surtout bien finir ce Tournoi. »