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Les nouveaux défis de Chloé Jacquet

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La trois-quarts polyvalente de l’équipe de France se lance dans un nouveau projet à XV après une aventure olympique arrêtée brutalement à Paris 2024.

La présence de Chloé Jacquet sur la feuille de match du Crunch amical entre Angleterre et France samedi 7 septembre était un peu la surprise des chefs Gaëlle Mignot et David Ortiz. Alors que le XV et le 7 français ont depuis longtemps l’habitude de travailler ensemble, l’intégration de septistes dans la nouvelle campagne du XV de France féminin quelques semaines après la fin des Jeux olympiques de Paris 2024 restait néanmoins une belle opportunité de rebondir.

Alors que Séraphine Okemba devait débuter sur le banc et entrer en troisième-ligne, Chloé Jacquet, plus habituée à jouer au centre, était d’emblée titularisée à l’arrière, envoyant Émilie Boulard à l’ouverture. Deux autres olympiennes – Caroline Drouin et Joanna Grisez – sont également sur les listes, mais plutôt avec le Tournoi des Six Nations à l’horizon.

Parce qu’elles étaient « prêtes physiquement », le staff a très vite pu compter sur elles. « On a la chance d’avoir une ligne de trois-quarts extrêmement polyvalente avec Émilie Boulard, Chloé Jacquet, Marine Ménager qui peut glisser à l’aile, Caroline Drouin qui peut jouer au centre ou à l’ouverture. On veut vraiment en faire une force de frappe. On souhaitait voir Chloé Jacquet, sachant qu’elle peut jouer au centre. Rien n’est figé. On continue à construire notre équipe et l’intégration de Chloé est importante », indique le co-sélectionneur David Ortiz qui ne souhaite pas laisser le temps aux joueuses de respirer.

Et ça tombe bien car Chloé Jacquet n’est pas du genre à gamberger trop longtemps et à vite pouvoir se remobiliser. C’est d’ailleurs l’une des vertus du 7.

« C’était important surtout de changer d’air et de retrouver un nouvel effectif », confie-t-elle. « Je suis très contente de pouvoir faire ce match (le Crunch du 7 septembre, ndlr) et de basculer ensuite avec les filles et le groupe pour aller au Canada. »

Avec le WXV 2024, puis le Tournoi des Six Nations 2025, c’est une nouvelle saison dense qui s’ouvre avec en point d’orgue la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre en août/septembre 2025.

« Même avant les JO, la Coupe du Monde était un objectif. C’était en quelque sorte le second objectif. Maintenant les JO sont passés et il faut passer à autre chose. Ça se profile bien et c’est bien pour moi : rentrer avec le XV permet de passer à autre chose d’une bonne manière », dit-elle.

Juste après les JO, Chloé raconte avoir coupé complètement pendant trois semaines – aussi bien sur le plan physique que mental. « Là, on a rebasculé avec le XV et on a repris un peu. On n’a pas perdu tout ce qu’on avait physiquement et c’est une très bonne chose », racontait-elle à son arrivée en Angleterre la veille du Crunch.

Près d’un mois auparavant au Stade de France, les Bleues à 7 s’inclinaient en quart de finale du tournoi olympique Paris 2024 avant de se relever le lendemain et d’aller chercher la cinquième place. Mieux qu’à RIO 2016 (6e), mais moins bien qu’à Tokyo 2020 (médaille d’argent).

« C’est toujours très dur, forcément. Mais c’était une belle expérience. Ça restera toujours en travers de la gorge, mais il faut passer à autre chose. D’être avec le XV ça va être une facilité pour ça », souffle-t-elle.

Avec le staff, la confiance est réciproque. « Les JO, c’est une étape de leur parcours. Elles savaient qu’après les Jeux elles allaient rebasculer. Elles arrivent avec beaucoup d’envie de rentrer dans ce groupe. Elles ont été très bien accueillies. Elles ont basculé totalement vers l’objectif de performer avec l’équipe », indiquait la co-sélectionneure Gaëlle Mignot à la veille d’un Crunch très attendu pour la suite.

« On va encore retravailler fort sur notre projet de jeu. Face à ces équipes, la moindre erreur nous coûte très cher et souvent le match. On travaille aussi sur la gestion de temps forts/temps faibles. La zone de marque aussi a été un des points qui a été abordé pendant l’été. Contre ces équipes, on aura peu de ballons et il faut qu’on soit capable de les mettre plus au fond. L’objectif est d’affiner notre préparation face à cette équipe. »

« On va jouer la meilleure équipe au monde », insiste David Ortiz. « C’est une équipe qui va nous imposer de l’exigence, qui va être très performante dès qu’on va leur laisser l’option de l’être. Ce n’est pas un simple match de préparation, mais une opportunité de grandir fort. C’est un match important dans notre préparation, même s’il reste sans enjeu. C’est aussi un moyen de se situer par rapport à elle. »

Même constat pour Chloé Jacquet. En 18 sélections, elle a joué contre les meilleures équipes au monde, dont trois fois contre l’Angleterre. Trois défaites.

« Il est temps que ça change et on va tout faire pour. C’est la meilleure équipe et se confronter aux meilleurs c’est comme ça qu’on apprend. J’espère qu’on va faire un beau match et j’espère aussi la victoire. Ça ferait du bien pour tout le monde », assure-t-elle.