Gabrielle Vernier a acquis une réputation de défenseuse hors pair mais la centre du XV de France a apprécié l’opportunité de montrer ce qu’elle peut faire ballon en main lors du TikTok Tournoi des Six Nations 2023.
À seulement 25 ans, Vernier est déjà une des joueuses les plus importantes du XV de France, et elle a montré toute ses qualités lors du Tournoi.
Elle était au cœur de chaque bonne action des Bleues, avec cinq essais inscrits et deux passes décisives pour les Françaises, qui ont fini deuxièmes derrière les Anglaises.
Ces prestations ont été reconnues par les supporters, qui ont voté Vernier la Meilleure Joueuse du TikTok Tournoi des Six Nations, succédant à sa co-équipière Laure Sansus, lauréate en 2022 avant de prendre sa retraite en fin d’année.
Et si Vernier a toujours été reconnue pour ses qualités défensives, c’est avec ballon en main qu’elle a fait forte impression dans un premier Tournoi sous les ordres des nouveaux co-entraineurs Gaëlle Mignot et David Ortiz avant un nouveau projet de jeu en attaque.
Vernier a expliqué : « Je pense que ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas ressenti autant de bonnes connections et de bon feeling sur le terrain avec les filles. Je pense que c’est hyper encourageant pour la suite. On a vraiment réussi à se faire plaisir, à se lâcher les chevaux et mettre un état d’esprit hyper joueur sur le terrain.
« Avec le nouvel entraineur des trois-quarts, Sylvain Mirande, il a vraiment mis en place de l’appétit à jouer. Il a proposé des choses nouvelles et je pense que ça nous a fait du bien de voir de nouvelles choses et de prendre plaisir à jouer et laisser place à l’initiative.
« J’étais contente d’enfin pouvoir me libérer. Ce sont des choses que je fais beaucoup plus en club et c’est vrai qu’en équipe de France, jusqu’à maintenant, je me sentais moins à l’aise offensivement. Je pense que plus les matchs se font, plus on gagne de l’expérience et on se sent plus légitime d’être là et plus à l’aise sur le terrain.
« Vivre une première Coupe du Monde c’était une très belle expérience et avec le départ de cadres de l’équipe, il a fallu que les joueuses d’expérience prennent un peu le lead, même si ce n’est pas trop dans ma nature. Je le fais à ma manière. Du coup, j’ai plus d’assurance sur le terrain et je me libère un peu plus offensivement. »
Le défi pour Vernier et les Bleues maintenant et de se rapprocher de l’Angleterre. Pour la deuxième année de suite, les deux équipes se sont retrouvées lors du Super Saturday pour jouer le Grand Chelem, cette fois devant plus de 58,000 personnes, record d’affluence pour un match féminin.
Après un bon premier quart d’heure, les Françaises ont connu un trou de 25 minutes où elles ont encaissé cinq essais pour être menées 33-0 à la pause.
Si les Bleues se sont bien battues après la pause, avec cinq essais inscrits, elles ont échoué de peu, 38-33, et Vernier a avoué qu’il a fallu un peu de temps pour apprécier l’ampleur de l’occasion et du match.
Elle a dit : « J’ai l’impression que c’était un rêve et le retour à la réalité deux jours plus tard était brutal. De retourner à son quotidien chez soi seule après avoir vécu des émotions, d’être rentrée dans un stade avec 58,000 personnes, les feux d’artifice au moment que tu rentres dans le stade. Le tour d’honneur dans le stade, les Anglais ont été géniaux, ils mettaient une ambiance de dingue. Je pense que les Anglaises ont eu de la chance d’avoir tout ce soutien pendant le match et c’était génial. C’était un super moment et j’ai hâte de le voir complètement plein ce stade, et j’ai aucun doute qu’il sera complétement plein pour la Coupe du Monde.
« Pour nous, il faut continuer à jouer comme on a joué ce Tournoi, de jouer libérées, de tenter des choses. Je pense qu’on s’est trouées sur notre marque de fabrique pendant ce match, on était une équipe redoutable en défense et c’est ce qui nous a fait défaut pendant ces 20 minutes de trou en première mi-temps. Je pense qu’on a les armes mais il faut appliquer toutes ces armes au bon moment. On a prouvé qu’on savait bien défendre, on a prouvé qu’on savait bien attaquer, maintenant il faut les mettre en même temps sur le match. Je pense qu’on en est capables. »
Les Anglaises restent sur une série de cinq titres consécutifs dans le Tournoi, depuis le dernier Grand Chelem des Bleues en 2018.
Mais avec Vernier au sommet de son art et des Bleues qui retrouvent leur ADN en attaque, c’est le moment parfait pour le XV de France de mettre la pression sur le XV de la Rose.
