L’Écosse n’a pas vécu une super après-midi sur la pelouse de Marcel-Deflandre à La Rochelle en encaissant une lourde défaite 38-15 après avoir encaissé trois essais en sept minutes à l'heure de jeu. C'est la deuxième victoire des Françaises dans ce Tournoi 2025 après celle du match d'ouverture contre l'Irlande.
Dès la première minute de la rencontre, le XV du Chardon vivait un vrai coup dur avec la perte sur blessure de sa deuxième-ligne Hollie Cunningham, remplacée par la tout aussi peu expérimentée Adelle Ferrie (2 sélections). Le temps des soins, les tribunes affichant complet avec près de 17 000 spectateurs grondaient dans l’immense majorité pour supporter la France.
Sur cette rencontre, l’équipe de France avait trois objectifs à remplir face à l’Écosse. D’abord s’appuyer sur les bases défensives mises en place la semaine précédente lors de la difficile victoire en Irlande. Ensuite prendre le temps de construire son match. Enfin, prendre toutes les opportunités pour aller scorer, ce que Marine Ménager entendait dans la semaine par « ajouter de la folie » au jeu des Bleues.
Car si la France s’est rassurée sur le plan défensif en ouverture du Tournoi, au contraire elle pêchait en attaque, ne retrouvant qu’en fin de rencontre face à l’Irlande ce flair qui avait fait sa réputation ces dernières années.
Mais contre l’Écosse, les Bleues ont mieux maîtrisé la zone de marque. Peu après que Morgane Bourgeois eut ouvert le score sur une pénalité (3-0, 8e), Carla Arbez plantait le premier essai après une feinte de passe sous les poteaux (10-0, 11e). À ce moment-là, la France ne comptait que 30% d’occupation dans le camp irlandais.
Malgré trois points de plus encaissés (13-0, 24e), les Écossaises enchaînaient les phases de jeu et ne lâchaient pas le morceau, jouant crânement leur chance jusqu’à profiter d’un ballon tombé de Manae Feleu non maîtrisé par Marine Ménager, poussé au pied par Emma Corr qui récompensait les efforts de son équipe par un essai casquette (13-7, 38e).
Les Françaises repartaient au vestiaire avec le sentiment de dominer cette première mi-temps, de construire leur match, tout en étant conscientes qu’il faudrait relancer la machine après ce rappel à l’ordre.
La reprise était tout aussi intense avec les Écossaises campant dans le camp des tricolores et Morgane Bourgeois sécurisant trois points de plus (16-7, 44e). Un drop bien senti de Pauline Bourdon-Sansus creusait un peu plus l’écart (19-7, 50e).
Les Écossaises restaient très menaçantes, surtout par leur jeu au pied, bien déterminées à jouer les opportunistes et profiter de chaque munition qui pourrait leur être offerte. Après un moment de flottement, il était grand temps pour les Françaises de marquer pour se dégager et la révolte sonna par Pauline Bourdon-Sansus qui, par une passe décisive après contact servit Teani Feleu (26-10, 60e).
Les Françaises étaient désormais lancées et n’allaient plus s’arrêter. L’essai suivant était une belle construction des anciennes septistes Kelly Arbey (point de fixation et offload) et Séraphine Okemba à la finition (31-10, 63e – premier échec de Bourgeois). Les Bleues poursuivaient leur guerre éclair pour couler l’Écosse avec l’essai du bonus, signé Morgane Bourgeois après un appui intérieur pour se créer un espace (38-10, 67e).
Alors que Manae Feleu regagnait le banc en étant sacrée Joueuse du Match pour son engagement, une semaine après le même titre obtenu par sa sœur Teani, les Françaises résistaient aux derniers assauts de l’Écosse. Celles-ci se payaient avec leur deuxième essai sur ballon porté sur la sirène (38-15, 80e).
La France est maintenant invaincue face à l’Écosse depuis 15 confrontations (14 victoires, 1 nul), depuis un succès écossais 10-8 à Bonnyrigg en février 2010.