Après une seconde semaine de trêve, le Tournoi des Six Nations entre dans sa dernière ligne droite, avec deux weekends de compétition successifs se profilant à l’horizon.
La quatrième journée fera saliver avec deux affrontements se déroulant respectivement à Londres et Edimbourg, l’Angleterre et le pays de Galles s’affrontant à Twickenham tandis que la France, encore invaincue, se rendra au BT Murrayfield.
Tom Shanklin, ambassadeur TISSOT, nous livre son point de vue sur les rencontres à venir.
Angleterre – Pays de Galles (Samedi à 17h45, Twickenham)
Je pense que Twickenham est le voyage le plus difficile pour toutes les équipes, et plus particulièrement pour le pays de Galles. Vous associez chaque stade à des émotions différentes, et il a toujours été difficile de gagner là-bas, et c’est donc la déception qui y est associée.
J’ai participé à de lourdes défaites là-bas, tout comme certains des mecs qui joueront ce weekend. Les Gallois n’auront donc pas à l’esprit que des bons souvenirs, au contraire de ce qui peut se passer avec l’Aviva Stadium ou le BT Murrayfield, même s’il leur est arrivé d’y gagner
En ce qui concerne le public, Twickenham a l’ambiance la plus hostile, et l’allure du stade est assez intimidante. Il est construit comme une forteresse, ce qui ajoute de l’intensité, même quand le public est plus sympa.
Josh Adams a déclaré forfait pour le reste du Tournoi, ce qui est une grosse perte vu son taux de réussite en ce moment. C’est un vrai coup dur.
Comment vaincre l’Angleterre ? C’est très difficile. Les Gallois doivent rivaliser dans la dimension physique, mais ils se sont fait secouer par l’Irlande, qui elle-même avait été dominée par l’Angleterre, ce qui est inquiétant. Puis il faudra exploiter les largeurs. Il leur faudra déplacer le ballon vers les extérieurs autant que possible.
Je suis excité à l’idée du retour de Liam Williams. Il est plus facile de réinsérer un joueur à l’aile qu’à l’arrière. Ses courses et son jeu après contact peuvent mettre des équipes à mal.
A l’opposé, l’Angleterre enregistre des retours avec des mecs comme Henry Slade et Anthony Watson qui sont à nouveau aptes. C’est l’avantage d’une telle profondeur d’effectif. Je ne les vois pas changer grand chose dans leur façon de jouer après le match contre l’Irlande. Et comment le feraient-ils ?
Jonathan Joseph est entré et a été excellent à l’aile, mais si vous avez Anthony Watson, un des meilleurs joueurs du monde, apte à jouer dans le triangle arrière, vous êtes tenté de l’aligner. C’est un joueur de classe mondiale, donc vous le prenez. C’est un problème de riche pour l’Angleterre.
J’en fais mes favoris pour Samedi, et je les vois gagner, même si mon cœur souhaite une Victoire galloise. Une victoire à Twickenham, c’est un vrai plaisir. Mais c’est aussi très rare, et la forme du moment pointe vers une victoire anglaise.
Ecosse – France (dimanche à 16h, BT Murrayfield)
Des deux matchs du weekend, c’est celui qu’il faudra regarder pour les spectateurs neutres. Cela devrait être un match ouvert, entre deux équipes qui aiment pratiquer un jeu offensif, et rien ne garantit une victoire française.
Ils sont sur une mauvaise série au BT Murrayfield, et les Ecossais sont de retour aux affaires après leur victoire contre l’Italie. Ils la cherchaient, ils n’ont pas joué leur meilleur rugby, mais ils ont désormais évacué un peu de pression.
Je pense que l’Ecosse doit empocher une deuxième victoire, peut-être même une troisième. Mais avec cette première, ils auront un peu plus de confiance.
J’ai hâte de voir Adam Hastings pour l’Ecosse. C’est un demi d’ouverture difficile à cerner, qui me rappelle Dan Parks en ce qui concerne le jeu au pied et Finn Russell dans sa façon de bouger.
L’Ecosse possède des trois-quarts merveilleux, et le jeu de contre-attaque pourrait avoir son importance. Et à ce jeu-là, peu nombreux sont ceux qui rivalisent avec Stuart Hogg, qui sera donc à surveiller
L’Ecosse ne peut pas miser sur la dimension physique et doit créer des espaces d’une autre façon. Attendez-vous à ce qu’ils essaient d’aérer le jeu.
La France m’a l’air battable. Lors de chacune de leurs rencontres, il y a eu des moments où ils paraissaient prenables, et les Ecossais vont cibler ces points faibles.
Ils ont fait ce qu’il fallait pour gagner leurs matchs, et gagner devient une habitude, ça ne fait pas de doute. Mais il y a beaucoup de choses qui reposeront sur les épaules de Romain Ntamack.
Il semblait blessé quand il est sorti contre les Gallois, et s’il n’est pas à 100%, ce sera un problème pour la France. Lui et Antoine Dupont sont vraiment les joueurs clés.
Si tous les joueurs français sont physiquement prêts, alors je mise sur une victoire des Bleus. Ils seront trop puissants pour l’Ecosse à mes yeux. Les deux deuxièmes lignes, Bernard Le Roux et Paul Willemse, sont très, très costauds. Grégory Aldritt et Charles Ollivon sont des troisièmes lignes physiques, et les trois-quarts sont également en forme.
Les Français auront également le Grand Chelem en tête. Quoi qu’ils disent en public, les joueurs y pensent. S’ils devaient encore affronter l’Angleterre à Twickenham, ce ne serait peut-être pas le cas. Mais face à une Ecosse inconstante et l’Irlande à domicile, il ne fait aucun doute que ce sera dans un coin de leurs têtes.
Ce sera un gros test pour eux. S’ils passent, ils ne seront plus qu’à une marche.