Sous la pluie de Brive-la-Gaillarde, le Pays de Galles n’a pas facilité la tâche à l’équipe de France. Fortes sur les ballons portés, les Galloises ont réussi à rester dans le match pendant la première période. Un troisième essai juste avant la pause permettait aux Bleues de regagner un peu de confiance. L'équipe de France a eu un mal fou à construire son jeu, perturbée à la fois par des Galloises opportunistes et une pluie persistante. Avec deux essais refusés pour avoir laissé échapper le ballon dans l’en-but et d’innombrables fautes de main, les Françaises n’ont pas livré leur meilleure performance, loin de là, malgré les intentions.
Paradoxalement, c'est la victoire la plus large des Françaises dans ce Tournoi 2025, mais la plus imparfaite aussi.
Car très vite les Françaises ont voulu montrer qu’elles jouaient chez elles, au Stade Amédée-Domenech qui affichait complet (près de 15 000 spectateurs), et qu’elles voulaient mener la vie dure aux valeureuses Galloises. Dès la 4e minute, alors que le jeu se concentrait sur un côté du terrain, la diagonale de Carla Arbez trouvait Émilie Boulard sur l’autre côté. L’ailière, seul changement dans le XV de départ français par rapport au match contre l’Écosse, réussissait à ouvrir le score et Morgane Bourgeois à transformer malgré un coup de pied excentré (7-0).
Pénalisée pour un plaquage haut, la France subissait dans l’action suivante une pénalité qui allait offrir le premier essai sur ballon porté des Galloises (7-5). Les Diables Rouges allaient répéter le même mouvement quelques temps plus tard pour rester dans le match, juste après une série de pick-and-go dans l’axe que Boulard concluait avec force (14-12).
Mais plus que la pression des Galloises et leur volonté de ralentir systématiquement les relances de Pauline Bourdon-Sansus, le vrai poison des Françaises était… le ballon glissant qui provoqua un nombre incalculable de fautes de main. La preuve avec cet essai de Rose Bernadou refusé lorsque la vidéo repéra que le ballon lui avait échappé dans l’en-but.
Néanmoins, prenant les Galloises à leur propre jeu, les Françaises tentaient une pénaltouche à quinze secondes de la pause. Bien leur en pris, car sur ballon porté la talonneuse Manon Bigot, élue plus tard Joueuse du Match, redonnait de l’air à son équipe (21-12).
« Il faut qu’on arrive à les resserrer car elles sont un peu compactes devant, qu’on écarte sur les extérieurs comme ça nous a été bénéfique au début. On s’est fait un peu bouger », concédait la troisième-ligne Charlotte Escudero avant de regagner le vestiaire.
Inutile de dire que les sélectionneurs n’étaient pas satisfaits de cette première période. « On est capable de faire mieux, il faut appuyer très fort », enrageait Gaëlle Mignot qui avait remporté le précédent match contre les Galloises à Brive, en 2017.
Piquées dans leur orgueil et parfaitement conscientes que la copie n’était pas propre – et certainement pas suffisante si elles souhaitent battre l’Angleterre dans le match final du 26 avril – les Bleues sont reparties de plus belle, mettant plus d’agressivité dans leur jeu pour mener au quatrième essai signé, sans effusion de joie, par la capitaine Manae Feleu (28-12). Le temps d’une éclaircie.
Alors que les Galloises avaient encore une bonne occasion pour remonter au score sur un nouveau ballon porté, une faute était signalée pour écran, annulant l’essai de Courtney Keight préalablement accordé et donnant une pénalité aux Françaises.
Avec un jeu trop brouillon, précipité et approximatif, les Françaises avaient du mal à construire leur match alors que c’était clairement la consigne du staff tout au long de la semaine. Un essai de pénalité doublé d'un carton jaune à quinze minutes de la fin récompensait le gros des avants tricolores (35-12) et plaçait les Bleues hors de portée. Léa Champon marquait le sixième et dernier essai des Françaises (42-12).
Il reste deux matchs avant la fin de ce Tournoi : contre l'Italie le 19 avril à Parme, puis contre l'Angleterre à Twickenham en clôture une semaine plus tard.