Les All Blacks ont remporté une victoire serrée - retrouvez le compte-rendu ici - marquée par des moments intenses et des performances remarquables. Toutefois, cette rencontre a également donné lieu à des discussions animées concernant les choix tactiques et la condition physique de l'équipe néo-zélandaise.
La prestation de George Ford a suscité des interrogations, en particulier ses coups de pied manqués en fin de match. Lorsqu'il a pris la relève de Marcus Smith au poste de demi d'ouverture juste après l'heure de jeu, le joueur des Harlequins était en pleine forme, ayant réalisé une performance impressionnante avec un jeu au pied parfait qui lui a permis de marquer 17 points.
Cependant, Steve Borthwick, l'entraîneur de l'Angleterre, a défendu Ford, malgré son temps de jeu limité avant cette rencontre, en mettant en avant sa constance et sa fiabilité sous pression : « Il n'a pas raté grand-chose dans sa carrière, donc on ne peut pas vraiment lui en vouloir. » Même le coach des All Blacks a semblé éprouver une certaine mansuétude face aux difficultés de Ford : « Je ne pense pas que George Ford ait déjà raté un drop de sa vie. » On se souvient en effet de ses trois drops claqués en première mi-temps en match de poule contre l'Argentine il y a un peu plus d'un an à la Coupe du Monde de Rugby 2023.
L'ancien joueur anglais Will Greenwood a remis en question l'équilibre entre George Ford et Marcus Smith, déclarant : « Le changement semblait planifié à l'avance et n'était en aucun cas en réaction à ce qui se passait sur le terrain. » Malgré les occasions manquées, le jeu stratégique de Ford a été salué, et il a reçu le soutien public de son entraîneur et de son capitaine. Avec plus de temps de jeu, il est certain qu'il retrouvera son meilleur niveau international durant cette campagne, même si cela implique de faire place à plus de magie de la part de Smith, ce qui reste à voir.
Un match à suspense et la révélation Sititi
Le match lui-même a été un véritable thriller, avec un rugby de haut vol de la part des deux équipes. Le pack anglais a fait preuve d'une grande intensité, défiant les All Blacks sur chaque phase de jeu, tandis que la Nouvelle-Zélande, menée par la révélation Wallace Sititi, a brillé par sa précision et sa puissance. Sititi, désigné Joueur du match, a été exceptionnel avec 16 courses pour un total de 141 mètres, établissant un record pour son équipe. Il est salué comme un talent prometteur. Dans son pays d'origine, le Herald lui a attribué la note de neuf sur dix, qualifiant sa performance d'« exceptionnelle » et ajoutant qu'il « n'a cessé d'attaquer l'Angleterre tout au long du match, réalisant plusieurs franchissements face à une défense très solide, dont un qui aurait pu mener à un essai si sa passe avait été plus précise. »
L'entraîneur principal de Sititi ne pensait pas que son joueur vedette allait boire seul la bouteille de champagne décernée pour son titre de Joueur du match : « Je ne suis pas sûr qu'il va s'amuser avec cette bouteille de Bollinger. Il pourrait la donner, mais il l'a bien méritée. »
Doutes après les blessures chez les All Blacks
Cependant, les All Blacks, malgré leur victoire, ont quitté le terrain avec des préoccupations majeures concernant les blessures. Ils feront tout pour remédier à ces problèmes avant le test crucial de vendredi à Dublin contre l'Irlande, numéro un mondial. Les joueurs clés Beauden Barrett et Codie Taylor ont tous deux subi des commotions cérébrales, laissant planer le doute sur leur disponibilité pour les prochaines rencontres. Lors de la conférence de presse d'après-match, Scott Robertson a été prudent et a éludé les questions sur l'état de ses joueurs, déclarant simplement : « Je vais demander au médecin de répondre à cette question. »
La réaction de l'Angleterre au haka
La réaction de l'Angleterre face au haka néo-zélandais a également fait sensation, les Anglais ayant audacieusement marché vers les All Blacks. Le capitaine Jamie George a révélé que cette initiative avait été planifiée depuis plusieurs semaines : « C'est quelque chose auquel je pensais depuis un moment. J'ai discuté avec les joueurs seniors et avec Steve [Borthwick], » a-t-il expliqué après le match, soulignant que ce n'était pas une réponse impulsive aux commentaires controversés de son coéquipier Joe Marler avant le coup d'envoi.
Le capitaine des All Blacks, Scott Barrett, a semblé apprécier la réponse des Anglais. « La semaine a montré qu'il y aurait beaucoup de passion entre les équipes en ce qui concerne le haka, » a confié le joueur de 30 ans. « Nous nous attendions à un défi de taille avant même le coup de sifflet. C'était génial — on pouvait vraiment sentir l'ambiance. C'était un moment particulier. »
Aller encore plus loin
En regardant plus loin, Steve Borthwick a reconnu la force de son adversaire. « La Nouvelle-Zélande est une équipe de qualité qui a disputé sept tests depuis notre dernière rencontre et qui est restée ensemble pendant trois mois, » a rappelé l'entraîneur anglais. « Cela crée un contexte différent de celui dans lequel nous nous trouvons. C'est tout à leur honneur, et nous serons meilleurs la semaine prochaine. »
Borthwick a raison ; les Kiwis sont affutés après leur dernière campagne du Rugby Championship. Pour l'Angleterre, une défaite contre les Wallabies (prochain adversaire) n'est même pas envisageable, mais elle est déterminée à construire à partir de cette expérience. De son côté, la presse évoque déjà une Nouvelle-Zélande en quête de revanche après avoir éliminé l'Irlande lors de la Coupe du monde l'an dernier. Robertson, en préparation pour le match à Dublin, a souligné la nécessité d'améliorer la discipline et l'exécution, tout en insistant sur l'importance de rester audacieux et volontaires dans le jeu. « Il s'agit de petites marges, mais nous devons être meilleurs, c'est certain. »
La suite pour les deux équipes :
Irlande - Nouvelle-Zélande, vendredi 8 novembre, 20h10, Aviva Stadium
Angleterre - Australie, samedi 9 novembre, 15h00, Allianz Stadium