Sur fond de divisions politiques et d’instabilité marquant l’année 2024, sans oublier un contexte économique peu reluisant, le sport s’est imposé comme une véritable bouffée d’optimisme en France. Dans un rare moment d’unité nationale, 87 % des Français et 94 % des passionnés de sport estiment que 2024 a été une année positive pour le sport en France, une opinion d’autant plus remarquable dans une période aussi morose.
C’est ce qui ressort du Baromètre du Sport que l’institut de sondage Odoxa a publié dimanche 22 décembre. On y apprend, presque sans surprise, que les Jeux olympiques, où le rugby à 7 a littéralement explosé, est l’événement sportif de 2024 qui a le plus marqué les Français (72%) juste devant les Jeux paralympiques (38%).
Les dernières enquêtes avaient repéré ce revirement radical de l’opinion à l’égard des Jeux olympiques. Alors qu’en juillet seuls 60 % des Français les considéraient de manière positive, ce chiffre atteignait 81 % dès septembre. Cet engouement s’est manifesté par un large sentiment de satisfaction : 89 % des sondés ont salué les performances des athlètes français, 71 % ont été conquis par la cérémonie d’ouverture, et près de trois Français sur dix (29 %) se sont déclarés motivés à pratiquer davantage de sport.
Le plébiscite du Six Nations
Ces moments d’unité sportive ont surpassé les autres événements de 2024 dans les mémoires collectives des Français. En tête des souvenirs marquants figurent donc les JO, loin devant des compétitions comme le Tour de France (18 %) ou le Tournoi des Six Nations (18 %). En revanche, le football, habituellement au cœur de l’attention populaire, a déçu : l’Euro 2024, terni par les performances en demi-teinte des Bleus, n’arrive qu’en cinquième position des événements sportifs mémorables de l’année.
En revanche, pour les amateurs de sport, le Tournoi des Six Nations reste le troisième évènement sportif le plus marquant de l’année (26%) derrière les indéboulonnables Jeux olympiques (77%) et paralympiques (37%). Le Six Nations est placé largement devant le Tour de France (19%), l’Euro de football (16%) et Roland Garros (15%).
Antoine Dupont, deuxième sportif préféré des Français
Avec ces trois événements sportifs majeurs qui se sont déroulé au cours de l’année 2024, pas étonnant qu’Antoine Dupont apparaisse dans le sondage des sportifs qui ont marqué le plus l’esprit des Français. Le demi de mêlée du XV de France – pouvant jouer aussi ouvreur, trois-quarts centre et arrière – arrive directement à la deuxième place derrière le quadruple médaillé d’or olympique en natation, Léon Marchand.
Rassemblant 12% des suffrages des Français et 15% auprès des amateurs de sport, Antoine Dupont arrive quand même loin derrière Léon Marchand (respectivement 44% et 45%). Néanmoins, la réalisation de son défi personnel et sportif en rugby à sept (médaille d’or aux JO de Paris 2024 avec l’équipe de France) puis ses performances lors des Autumn Nations Series (trois matchs, trois victoires dont une contre les All Blacks) ont couronné une année fastueuse au terme de laquelle il a été sacré Joueur de Rugby à 7 de l’Année aux World Rugby Awards, devenant ainsi le premier joueur à obtenir cette distinction après avoir été élu Meilleur Joueur du Monde en rugby à XV en 2021.
Croissance du nombre de licenciés en France
Tous ces bons résultats se sont reflétés sur l’ensemble du rugby français, comme l’a confirmé le président de la FFR dans une récente interview.
« On a une croissance de 20 points du nombre de licenciées féminines, de plus de 11% du nombre licenciés masculins ; une vraie croissance », explique Florian Grill, le président de la Fédération Française de Rugby (FFR) qui souligne « une image exceptionnelle du rugby » dans cette année post-Coupe du Monde de Rugby France 2023 « parce que tout le monde a bien vu qu’on pouvait aller au stade en famille, qu’on mélangeait les supporters. Il n’y a pas eu un dérapage, pas un problème de sécurité.
« C’était le rêve absolu qu’on a vécu également pendant les Jeux olympiques avec une organisation absolument parfaite. Il y a plein de bénéfices en termes d’image et de croissance des licenciés. D’habitude après les Coupes du monde, vous avez un reflux du nombre de licenciés, mais on ne le constate pas. L’effet JO a bénéficié à toutes les fédérations. On garde une croissance de licenciés cette saison. Tout ça, c’est positif. »